Legault veut que la CAQ dépose un plan pour ramener le civisme dans les écoles

Philémon La Frenière-Prémont, La Presse Canadienne
Legault veut que la CAQ dépose un plan pour ramener le civisme dans les écoles

SAINT-HYACINTHE — François Legault a chargé le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, de déposer un plan pour avoir «plus de respect, plus de civisme et plus de discipline dans nos écoles».

Le premier ministre du Québec a fait cette annonce lors du congrès annuel de la Commission de la relève de la Coalition avenir Québec (CRCAQ) à Saint-Hyacinthe, en Montérégie, samedi après-midi. Les jeunes du parti échangeaient sur le thème «L’École qu’on aime».

Peu avant le discours de M. Legault, la CRCAQ a adopté une résolution pour proposer de ramener une «culture du civisme» à l’école.

La commission propose notamment de faire du vouvoiement la norme dans les écoles dès la maternelle.

Les jeunes caquistes souhaitaient auparavant normaliser le vouvoiement à partir de la 5e année, avant qu’une résolution d’une militante de Lotbinière-Frontenac, Camille Jean, ne soit adoptée au congrès samedi après-midi pour que cela soit mis en place dès la maternelle.

Ils proposent aussi de généraliser le port de l’uniforme au secondaire et d’obliger les élèves coupables de violence et d’intimidation ainsi que leurs parents à assister à des formations pour changer leur comportement.

«Moi je pense que c’est une maudite bonne idée», a affirmé le premier ministre en faisant référence à cette dernière proposition.

M. Legault a déclaré que le manque de respect envers les professeurs est «un problème de société (…) qu’on retrouve dans les sociétés industrialisées». Il a ajouté que ce problème touchait aussi les policiers et les élus.

Pendant son discours, M. Legault a démontré son soutien à la présidente de la CRCAQ, Aurélie Diep, à plusieurs reprises.

Dans une vidéo préenregistrée qui a été diffusée samedi matin, Bernard Drainville a salué l’implication des jeunes, mais ne s’est pas engagé à soutenir leurs propositions.

«Vous allez brasser des idées. Il y en a certaines qui vont quand même faire réagir. Je pense que vous le savez. Moi, je n’ai pas de problème avec ça. Je veux que vous sachiez qu’on est prêts à prendre des questions», a dit M. Drainville.

Il a précisé qu’il n’allait pas forcément être «d’accord» avec les résolutions adoptées.

Recul du civisme

Dans un discours prononcé samedi matin, Mme Diep a dénoncé la violence qui a lieu dans les écoles envers les autres élèves et les professeurs. Selon elle, c’est un indicateur qu’il y a un recul du civisme dans les écoles.

«Tant qu’on ne réglera pas ce problème-là, c’est clair qu’il y a des profs qui vont continuer de partir», a poursuivi Mme Diep, qui étudie elle-même pour devenir enseignante.

«L’école, ce n’est pas un assemblage d’individus qui font ce qu’ils veulent. C’est une communauté (…) où tous les élèves doivent le respect et où tout le monde participe à un climat qui donne envie d’apprendre», a déclaré Mme Diep.

Elle a également salué dans son allocution le système d’écoles à «trois vitesses» du Québec, qu’elle juge bénéfique. «Ça m’énerve un peu quand j’entends les politiciens dénoncer l’école à trois vitesses, comme si c’était souhaitable ou possible d’imposer la même vitesse à tous les élèves.»

Selon elle, le mélange d’écoles privées, d’écoles publiques et de programmes spécifiques a donné lieu aux «plus belles réussites» du système scolaire.

«Quand je vois ça, je me dis qu’il nous faut une école à 10, 15 ou même 100 vitesses», a-t-elle renchéri, ajoutant au passage que le ministre Drainville partage cette vision.

Puis, pendant son allocution, François Legault s’est dit «content» des propos de la présidente, lançant au passage des flèches à Québec solidaire et au Parti québécois qui ne voudraient qu’«une sorte d’école».

Les jeunes caquistes veulent aussi permettre aux élèves de compléter leur formation secondaire en quatre, cinq ou six ans, et proposent de développer le sport parascolaire récréatif dans les écoles.

Le congrès de la relève de la CAQ est survenu à la fin d’une semaine mouvementée pour le parti. La CAQ a dû composer avec la démission du superministre Pierre Fitzgibbon quelques jours avant la rentrée parlementaire. Il a été remplacé par Christine Fréchette.

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