Aucune recommandation de la Commission mixte mise en place deux ans après le rapport

David Fillion dfillion@canadafrancais.com

Aucune recommandation de la Commission mixte mise en place deux ans après le rapport
Les inondations du printemps 2011 ont touché des milliers de citoyens du Haut-Richelieu. (Photo : (Photo : Le Canada Français - Archives - Rémy Boily))

Après les inondations majeures qu’a connu Saint-Jean-sur- Richelieu en 2011, plusieurs experts du Québec, du Canada et des États-Unis ont été mandatés pour se pencher sur les événements. Leurs analyses et recommandations ont été déposées dans un rapport en 2022. Depuis, aucune action n’a été entreprise, et ce, tant à l’échelle nationale que régionale.

La Commission mixte internationale (CMI) a créé le Groupe d’étude du lac Champlain et de la rivière Richelieu en 2016 pour qu’il répertorie les causes des inondations et identifie les méthodes qui permettraient de les réduire. 

Le rapport du Groupe d’étude détaille que les inondations ont causé des dommages d’une valeur totale de près de 188 M$ dans 40 collectivités. Certaines mesures permettraient d’éviter au moins 70% des dégâts occasionnés.

En 2024, force est de constater qu’aucune recommandation faite par le Groupe d’étude n’a engendré d’action, et aucun plan avec échéancier n’existe à ce jour.

« Il y a de belles recommandations qui ont été [précisées], il ne faudrait pas que ce soit tabletté comme beaucoup de rapports le sont », déplore Christine Normandin, députée fédérale de Saint-Jean.

Les recommandations

Le Groupe d’étude a répertorié quatre volets thématiques de solutions, incluant chacun plusieurs recommandations d’actions.

Le premier est Réduire les niveaux d’eau en période de crue grâce à des mesures de nature structurelle, alors que le second s’intitule Stockage des eaux en amont (dans le bassin) pour entraver les débits et réduire l’ampleur des crues.

Le troisième a pour nom Améliorer la prévention et la planification pour stimuler la résilience face aux inondations. Le tout dernier est titré Une gestion des plaines inondables axée sur l’amélioration de la résilience.

Certaines recommandations de ces volets nécessitent que les pays s’entendent sur certains chantiers majeurs. Dans d’autres cas, elles peuvent être aussi simples que de retirer des digues noyées ou des pièges à anguilles submergés qui ne sont plus utilisés.

Pourquoi attendre ?

Depuis novembre 2023, Christine Normandin a fait plusieurs démarches afin d’exposer le travail du Groupe d’étude aux autorités de la région et de comprendre les raisons des inactions. 

« Affaires mondiales Canada est encore en train de négocier à l’interne. […] Ensuite, ils vont en parler avec nos homologues américains, et ensuite avec les [autorités] en dessous. […] On a l’impression que la discussion se passe à un autre palier complètement, alors que les acteurs qui sont principalement concernés ne sont pas dans la boucle », explique l’élue.

Celle-ci ajoute que certaines recommandations touchent environ 1 kilomètre carré, et qu’il serait facile pour Affaires mondiales Canada de donner le feu vert et les montants nécessaires aux autorités locales afin que des chantiers mineurs puissent voir le jour.

En attendant

Le gouvernement provincial dit que le travail du Groupe d’étude qui a mené aux recommandations de la CMI fait partie d’un ensemble encore plus vaste de documentation et d’expertises scientifiques qui servent de référence pour son Plan de protection du territoire face aux inondations.

Bien que les recommandations de la CMI n’ont pas encore été spécifiquement mises en place, d’autres actions sont déployées par le provincial afin « d’augmenter la résilience du Québec aux inondations en ciblant largement le Québec, sans se limiter au lac Champlain et à la rivière Richelieu », explique Josée Guimond, relationniste de presse pour le ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Christine Normandin dit qu’elle continuera de faire des suivis avec Affaires mondiales Canada, et qu’elle va s’assurer que la MRC du Haut-Richelieu et les maires des municipalités touchées puissent, finalement, être mis dans la boucle de communication.

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