Des provinces ne veulent pas aider à répartir les demandeurs d’asile, dit Marc Miller

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne
Des provinces ne veulent pas aider à répartir les demandeurs d’asile, dit Marc Miller

NANAIMO — Certaines provinces «ne veulent rien savoir» de recevoir des demandeurs d’asile qui ont d’abord élu domicile ailleurs au Canada afin d’assurer une meilleure répartition à travers le pays, a indiqué mercredi le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller.

«Il y en a qui regardent ça puis qui attendent de voir ce que le fédéral va faire, et puis il y en a, pour être très honnête, qui ne veulent rien savoir. Mais à un moment donné, il va falloir que les provinces assument leur rôle», a-t-il dit en marge de la retraite du caucus libéral à Nanaimo, en Colombie-Britannique.

Le fédéral a promis de favoriser le «déplacement volontaire» de demandeurs d’asile habitant au Québec vers d’autres provinces canadiennes. L’idée est aussi de déplacer ailleurs des personnes qui sont en Ontario.

Le Québec et l’Ontario sont les provinces qui reçoivent la très vaste majorité des personnes cherchant à obtenir le statut de réfugié au Canada.

Ottawa a créé en mai un comité de travail pour se pencher avec les provinces sur la répartition interprovinciale des demandeurs d’asile. Des rencontres ont eu lieu au courant de l’été, et M. Miller entend arriver avec une feuille de route bientôt.

Ensuite, il estime que la mise en œuvre du plan prendra de six à 12 mois.

«D’abord, il faut s’entendre sur quel est ce chiffre. Quels sont les gens qui sont vulnérables et qui ont consenti à être déplacés», a soutenu le ministre.

Si des provinces ont exprimé qu’elles souhaitent s’exclure de l’équation, M. Miller affirme que d’autres ont levé la main.

«Il y a des provinces qui sont intéressées à prendre des demandeurs d’asile, pas sans compensation financière et sans pouvoir arrimer plusieurs services», a-t-il dit.

Le ministre a réitéré que tout transfert de demandeurs d’asile s’accompagnerait d’une contribution financière du fédéral.

M. Miller n’a pas précisé quelles provinces démontrent de l’intérêt et lesquelles souhaitent passer leur tour. Il a néanmoins mentionné que le Nouveau-Brunswick est de celles qui, lui semble-t-il, «ne veulent rien savoir».

Le ministre s’est présenté devant les journalistes pour démentir des propos tenus par le premier ministre de cette province de l’Atlantique, Blaine Higgs. Ce dernier a soutenu sur le réseau social X qu’Ottawa entend envoyer 4600 demandeurs d’asile au Nouveau-Brunswick «sans soutien financier», exhortant le fédéral à renoncer à «ce plan».

«Cette augmentation solliciterait nos systèmes de santé et d’éducation bien au-delà de ce qu’ils peuvent supporter. De plus, nous n’avons pas assez de logements pour que les nouveaux arrivants et les personnes qui vivent actuellement au Nouveau-Brunswick aient un toit au-dessus de leur tête», a-t-il écrit.

M. Miller a rejeté les affirmations de M. Higgs, les qualifiant de «tweet irresponsable d’un premier ministre qui prend position (…) sur le dos des demandeurs d’asile».

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