MONTRÉAL — Les négociations entre Air Canada et ses pilotes approchent de l’échéance fixée à minuit, alors que l’une ou l’autre des parties pourrait déclencher le début d’un arrêt de travail chez la plus grande compagnie aérienne au pays.
Après plus de 14 mois de négociations, le syndicat et la partie patronale seront en mesure d’annoncer à compter de dimanche un préavis de 72 heures précédant une grève ou un lock-out, ce qui pourrait perturber le voyage des plus de 100 000 passagers qui volent quotidiennement avec Air Canada.
Dans les jours précédents, les deux parties ont indiqué qu’elles restaient très éloignées sur l’enjeu central de la rémunération.
Le syndicat de l’Air Line Pilots Association (ALPA), qui représente plus de 5200 pilotes, a déclaré que c’est la cupidité de l’entreprise qui freine les pourparlers au moment où Air Canada continue d’afficher des profits records tout en s’attendant à ce que les pilotes acceptent une rémunération inférieure à celle du marché.
La compagnie aérienne soutient plutôt que le syndicat est inflexible avec des «demandes salariales déraisonnables», ce qui l’a incitée à demander au gouvernement fédéral d’être prêt à intervenir.
De passage à Sainte-Anne-de-Bellevue, dans l’ouest de l’île de Montréal, vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu’il ne veut pas s’ingérer dans le conflit de travail qui oppose Air Canada à ses pilotes, à moins que l’intervention fédérale soit absolument nécessaire devant une impasse.
Il a souligné que le gouvernement ne va pas intervenir rapidement, comme il l’a fait dans le conflit impliquant les employés des deux principales compagnies de chemin de fer du Canada.
Le président d’ALPA Canada, Tim Perry, a demandé au gouvernement fédéral de respecter les droits des travailleurs en matière de négociation collective et de s’abstenir d’intervenir dans le processus de négociation, dans une déclaration vendredi.
Le premier ministre Justin Trudeau a souligné qu’il appartient aux deux parties de trouver une entente. Il a affirmé que le gouvernement respecte le droit de grève et n’interviendra que s’il est clair qu’aucun accord négocié n’est possible.
De nombreux groupes d’entreprises ont demandé au gouvernement Trudeau d’intervenir pour protéger le transport de marchandises et les voyageurs.
Air Canada a déjà fait avoir qu’elle devra commencer à cesser progressivement ses opérations dès que les 72 heures de préavis seront données, ce qui affectera ses 252 aéronefs et leurs équipages qui volent vers 47 pays.
La compagnie a indiqué que si les opérations sont complètement arrêtées, il faudra jusqu’à 10 jours pour reprendre les opérations normales.
Air Canada offre aux voyageurs qui doivent prendre un vol entre dimanche et le 23 septembre de modifier leur vol gratuitement, ce qui pourrait prolonger cette période. Elle a dit qu’elle informera tous les voyageurs des répercussions éventuelles avant leur vol.
Entreprise dans cette dépêche: (TSX:AC)
