Le Venezuela arrête six étrangers soupçonnés de vouloir tuer le président Maduro

Manuel Rueda, The Associated Press
Le Venezuela arrête six étrangers soupçonnés de vouloir tuer le président Maduro

Trois Américains, deux Espagnols et un Tchèque ont été arrêtés samedi après avoir été accusés par les autorités vénézuéliennes d’être venus dans le pays sud-américain pour assassiner le président Nicolas Maduro.

Les arrestations ont été annoncées à la télévision publique par Diosdado Cabello, le ministre de l’Intérieur du Venezuela. Il a déclaré que les ressortissants étrangers faisaient partie d’un complot mené par la CIA visant à renverser le gouvernement vénézuélien et à tuer plusieurs de ses dirigeants.

M. Cabello a montré des images de fusils qui, selon lui, ont été confisqués à certains des auteurs du plan présumé.

Parmi les citoyens américains arrêtés figure un membre de la Marine, que M. Cabello a identifié comme étant Wilbert Joseph Castañeda Gomez. Selon le ministre, il a servi en Afghanistan, en Irak et en Colombie.

L’ambassade d’Espagne au Venezuela n’a pas répondu à une demande de commentaire sur l’arrestation de ses ressortissants.

Le département d’État américain a confirmé en fin de journée la détention d’un militaire américain et a affirmé être au courant «d’informations non confirmées faisant état de deux autres citoyens américains détenus au Venezuela».

«Toute allégation d’implication des États-Unis dans un complot visant à renverser M. Maduro est catégoriquement fausse. Les États-Unis continuent de soutenir une solution démocratique à la crise politique au Venezuela», a soutenu le département d’État américain.

L’annonce de ces arrestations survient deux jours seulement après que le Département du Trésor des États-Unis a imposé des sanctions à 16 alliés de M. Maduro, accusés par le gouvernement américain d’avoir entravé le vote lors de l’élection présidentielle contestée du 28 juillet et d’avoir commis des violations des droits de l’homme.

En début de semaine, le parlement espagnol a reconnu le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez comme vainqueur de l’élection, ce qui a provoqué la colère des alliés de M. Maduro, qui ont appelé le gouvernement vénézuélien à suspendre ses relations commerciales et diplomatiques avec l’Espagne.

Les tensions entre le gouvernement vénézuélien et les États-Unis se sont également accrues à la suite de l’élection, dont le résultat a déclenché des manifestations au Venezuela au cours desquelles des centaines de militants de l’opposition ont été arrêtés.

Le Conseil électoral du Venezuela, qui est étroitement aligné sur l’administration Maduro, a déclaré que M. Maduro avait remporté l’élection avec 52 % des voix, mais n’a pas fourni de résultats détaillés.

Les militants de l’opposition ont surpris le gouvernement en collectant les feuilles de pointage de 80 % des machines à voter du pays. Celles-ci ont été publiées en ligne et indiquent que M. Gonzalez a gagné l’élection avec deux fois plus de voix que M. Maduro.

Malgré la condamnation internationale du manque de transparence de l’élection, la Cour suprême du Venezuela, qui a longtemps soutenu M. Maduro, a confirmé sa victoire en août. Le procureur général du Venezuela a alors porté plainte pour conspiration contre M. Gonzalez, qui s’est réfugié en Espagne la semaine dernière après qu’il est devenu évident qu’il serait arrêté.

M. Maduro a rejeté les demandes de plusieurs pays, dont les gouvernements de gauche de la Colombie et du Brésil, qui souhaitaient obtenir des feuilles de décompte prouvant qu’il a bel et bien remporté les élections. M. Maduro, qui est au pouvoir depuis 2013, affirme depuis longtemps que les États-Unis tentent de le renverser par des sanctions et des opérations secrètes.

L’administration Maduro a déjà utilisé des Américains emprisonnés au Venezuela pour obtenir des concessions de la part du gouvernement américain. Dans le cadre d’un accord conclu l’année dernière avec l’administration Biden, M. Maduro a libéré 10 Américains et un fugitif recherché par le gouvernement américain afin d’obtenir la grâce présidentielle pour Alex Saab, un proche allié de M. Maduro qui était détenu en Floride pour des accusations de blanchiment d’argent.

Selon les procureurs américains, M. Saab a également aidé M. Maduro à éviter les sanctions du Trésor américain grâce à un réseau complexe de sociétés-écrans.

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