Deux champions olympiques sont dans la course à la succession de Thomas Bach à la présidence du Comité international olympique (CIO).
À cette liste, il faut aussi greffer le nom d’un prince d’un royaume du Moyen-Orient, le fils d’un ex-président, ainsi que le nom des dirigeants des fédérations internationales de cyclisme, de gymnastique et de ski.
Le CIO a publié lundi une liste de sept candidats potentiels à l’élection de mars prochain. Le vainqueur sera en poste pour les huit années suivantes.
Une seule femme, la Zimbabwéenne et membre du comité exécutif du CIO Kirsty Coventry, a soumis sa candidature à la présidence de l’organisme qui n’a eu que des hommes à sa tête en 130 ans d’histoire. Huit de ses présidents venaient d’Europe et un des États-Unis.
Coventry et Sebastian Coe sont deux médaillés d’or, en natation et en athlétisme, respectivement. Le prince Feisal Al-Hussein de Jordanie est aussi membre du CIO.
L’Espagnol Juan Antonio Samaranch fils est l’un des quatre vice-présidents du CIO. Son père a dirigé l’organisme pendant 21 ans, jusqu’en 2001.
David Lappartient est le président de l’Union cycliste internationale; Morinari Watanabe est à la tête de la Fédération internationale d’athlétisme; tandis que Jordan Eliasch est le grand patron de la Fédération internationale de ski. Coe dirige World Athletics.
Les sept candidats ont respecté la date butoir de dimanche pour faire parvenir leur lettre d’intention à Bach, qui doit quitter son poste l’an prochain après avoir atteint la limite de 12 ans à la présidence. Bach a refusé lors des derniers Jeux olympiques de Paris de faire changer la règle pour qu’il puisse demeurer en poste plus longtemps.
Une liste officielle de candidats devrait être confirmée en janvier, trois mois avant l’élection devant avoir lieu en Grèce, du 18 au 21 mars 2025.
Seuls les membres du CIO peuvent soumettre leur candidature. Les autres membres de la délégation de 111 représentants voteront à ce scrutin.
Le CIO est l’un des clubs les plus exclusifs de la planète. Ses membres sont sélectionnés parmi les familles royales européennes et du Moyen-Orient, les dirigeants de fédérations sportives internationales, les anciens et actuels athlètes olympiques, les diplomates et la communauté d’affaires, sont certains milliardaires comme Eliasch.
La campagne électorale sera l’une des plus discrètes et bizarres du monde sportif, alors que les différents membres n’ont pas le droit de divulguer publiquement quel candidat ils appuient.
Les candidats n’ont pas le droit de publier des vidéos, d’organiser des rencontres publiques ou de prendre part à des débats. Le CIO va organiser une réunion à huis clos en janvier, à Lausanne, en Suisse, afin que les candidats puissent s’adresser aux électeurs.
Le président du CIO supervise une organisation qui perçoit des milliards de dollars en revenus et emploie des centaines d’employés à Lausanne.
Coe est considéré comme le candidat le plus qualifié. Double champion olympique du 1500 m, il a ensuite été élu en Grande-Bretagne dans les années 1990, a mené le comité organisateur des Jeux de Londres de 2012 et est président de World Athletics depuis neuf ans.
Son âge pourrait toutefois constituer un problème légal à sa candidature. Le CIO établit la limite d’âge de ses membres à 70 ans et Coe sera âgé de 68 ans le jour de l’élection, ce qui pourrait l’empêcher de compléter son mandat de huit. Les règles du CIO prévoient une exemption spéciale pour demeurer en poste quatre ans de plus, mais cela signifirait une présidence de six ans.
Coventry, qui a eu 41 ans lundi, a aussi de l’expérience gouvernementale à titre de ministre déléguée au Sports du Zimbabwe.
La seule femme à s’être portée candidate à la présidence du CIO est l’Américaine Anita DeFrantz. Elle avait été éliminée au premier tour de l’élection de 2001, qui avait porté le Belge Jacques Rogge au pouvoir.