Le candidat républicain à la présidence américaine, Donald Trump, a prétendu samedi être un plus grand champion de la cause des femmes que son adversaire démocrate Kamala Harris lors d’un rassemblement en Caroline du Nord.
M. Trump a fait campagne à Wilmington sans le lieutenant-gouverneur Mark Robinson, candidat républicain au poste de gouverneur et l’un des principaux porte-parole de l’ancien président dans l’État.
Un reportage de CNN a récemment exposé de prétendues publications sur un forum pornographique. Donald Trump n’a pas non plus mentionné M. Robinson lors de son discours qui a duré un peu plus d’une heure.
M. Robinson a nié avoir écrit ces messages, qui comprennent des commentaires obscènes et racistes, affirmant jeudi qu’il ne se laisserait pas forcer à abandonner la course pour des «mensonges salaces de tabloïds».
L’équipe de campagne de M. Trump semble avoir pris ses distances avec M. Robinson à la suite des informations de CNN, que l’AP n’a pas vérifiées de manière indépendante.
Les démocrates ont saisi l’occasion de souligner les liens entre MM. Trump et Robinson, avec des panneaux d’affichage montrant les deux ensemble, ainsi qu’une nouvelle publicité de la campagne de Kamala Harris mettant en avant les liens des candidats républicains.
Avortement
Lors de son premier rassemblement en plein air depuis la deuxième tentative d’assassinat contre lui, Donald Trump a affirmé que les femmes seraient plus en sécurité et plus prospères avec lui comme président et qu’elles «ne penseraient plus à l’avortement».
«Je protégerai les femmes à un niveau jamais vu auparavant. Elles seront enfin en bonne santé, pleines d’espoir, en sécurité et en sûreté, a déclaré l’ancien président. Leurs vies seront heureuses, belles et leur vie redeviendra formidable. Les femmes, on vous aime, on va prendre soin de vous.»
La Caroline du Nord a interdit la plupart des avortements après 12 semaines l’année dernière, les républicains de l’État ayant annulé le veto du gouverneur démocrate Roy Cooper.
Les électeurs disent en très grande majorité qu’ils font confiance à Mme Harris pour faire un meilleur travail de gestion de la politique de l’avortement, 55 % la favorisant tandis que 27 % favorisaient Donald Trump dans un nouveau sondage réalisé par l’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research.
L’ancien président a également montré un côté plus doux, invitant deux de ses jeunes petits-enfants sur scène. M. Trump a porté Carolina au micro, où elle a répété le slogan de son grand-père, «Make America great again», sous les acclamations. Son frère aîné, Luke Trump, a ensuite invité la foule à «voter pour grand-papa». Ce sont les enfants d’Eric Trump, le deuxième fils de l’ancien président, et de sa femme, Lara Trump, originaire de Caroline du Nord. Elle est aujourd’hui coprésidente du Comité national républicain.
Des vitres pare-balles entouraient Donald Trump pendant qu’il parlait, une nouvelle précaution pour les lieux extérieurs mise en place par les services secrets après qu’une balle a effleuré l’oreille de Trump lors d’un rassemblement à Butler, en Pennsylvanie.
L’importance de la Caroline du Nord
Un républicain a remporté la Caroline du Nord à chaque élection générale depuis 1976, sauf une, lorsque Barack Obama a remporté l’État en 2008. M. Trump y a gagné lors de ses deux campagnes précédentes, mais avec moins de 1,5 % d’avance sur le démocrate Joe Biden en 2020, la marge la plus étroite de tous les États remportés par les républicains. C’est en partie pourquoi les démocrates considèrent l’État comme un gain possible cet automne.
M. Robinson est devenu un substitut naturel de l’ex-président Trump dans l’État et une présence fréquente dans la campagne républicaine. M. Trump a longtemps fait l’éloge de M. Robinson, qui est noir, le qualifiant de «Martin Luther King sous stéroïdes».
En soutenant M. Robinson avant la primaire républicaine pour le poste de gouverneur, M. Trump a poursuivi: «Je pense que vous êtes meilleur que Martin Luther King. Je pense que vous êtes Martin Luther King au carré.»
M. Robinson a une longue histoire de commentaires incendiaires, notamment en suggérant que les femmes qui cherchaient à avorter «n’étaient pas assez responsables pour garder leur jupe baissée» et en comparant l’avortement à l’esclavage.