Pascal pourrait affronter Rozicki en championnat du monde dès novembre

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne

LAVAL — Jean Pascal ne semble jamais être à court de surprises. Après avoir livré une performance indigne de lui face à Michael Eifert en mars 2023, le vétéran qui aura 42 ans en octobre a puisé au fond de ses ressources pour inscrire un retentissant K.-O. au 10e round de son combat face à Terry Osias, une victoire éclatante qui pourrait lui ouvrir les portes d’un troisième championnat du monde, dans une deuxième division de poids de surcroît.

C’est tout un concours de circonstances qui permettrait à Pascal (37-7-1, 21 K.-O.), deux fois champion des mi-lourds, de se battre pour le titre des lourds-légers du World Boxing Council. Et il pourra remercier un autre boxeur canadien, Ryan Rozicki, si jamais il devait en avoir l’occasion.

C’est que Rozicki (20-1, 19 K.-O.) est lui-même aspirant no 1 de la ceinture du WBC, détenue par l’Arménien Noraire Mikaeljan (27-2, 12 K.-O.). Le champion devait affronter son aspirant obligatoire en juin, mais le combat a été repoussé au 28 septembre. Mikaeljan a subi une nouvelle blessure à l’entraînement, si bien que cet affrontement est de nouveau repoussé.

Las d’attendre après le champion, le clan Rozicki a demandé au WBC que son prochain combat puisse être pour le titre intérimaire de la division, ce que lui a accordé l’organisme de sanction. Le clan Rozicki dispose même d’une date: le 2 novembre. Si Pascal est suffisamment remis de ses 10 rounds de travail face à Osias (13-1, 6 K.-O.), il pourrait ainsi se battre pour un championnat du monde dans moins de six semaines!

«Je veux d’abord féliciter Jean. J’ai quitté mon camp d’entraînement à Toronto pour regagner la maison, en Nouvelle-Écosse, quand j’ai su que Jean pascal se battait. J’ai donc décidé d’arrêter en chemin pour voir ce combat», a raconté Rozicki, à qui on pourra excuser d’avoir embelli un peu cette histoire pour expliquer sa présence — annoncée par le promoteur Yan Pellerin de New Era plus tôt cette semaine — au Colisée de Laval samedi.

Ce qu’il n’a pas embelli cependant, c’est sa situation.

«Je suis en camp d’entraînement depuis neuf mois et maintenant, je n’ai plus de combat, a-t-il rappelé. Je ne suis pas ici pour lui manquer de respect ou me faire des ennemis, mais lancer un défi au boxeur qui été le visage de la boxe canadienne depuis de nombreuses années. J’espère pouvoir tenir ce combat le plus rapidement possible. Quand il sera prêt, je serai prêt.»

«Mon prochain combat sera pour un titre mondial, à Montréal, entre deux boxeurs canadiens», a lancé Pascal, soudainement de retour dans les rangs des aspirants mondiaux.

La date du 2 novembre semble précipitée: Pascal vient de livrer 10 rounds de boxe éreintants à presque 42 ans. On peut présumer qu’il voudra prendre quelques jours ou semaines de repos avant de retourner en camp d’entraînement. Mais le clan Rozicki veut bien l’attendre. Il assure d’ailleurs avoir la bénédiction du président du WBC, Mauricio Suleiman, de repousser de quelques semaines cet affrontement.

Mais peu importe la date, Pascal aura alors 42 ans bien sonnés et Rozicki est de 13 ans son cadet. En plus du premier rang au WBC, le pugiliste de Sydney est classé septième à la World Boxing Association (WBA). La seule défaite de Rozicki a été subie lors de son premier combat de championnat du monde, une défaite par décision unanime contre Oscar Rivas, pour le titre des super-lourds-légers du WBC, en octobre 2021.

Rozicki a signé sept victoires consécutives depuis, dont six par K.-O.

Pascal, qui devrait intégrer le top-15 à la World Boxing Organization (WBO) à la suite de la conquête de son titre de la North American Boxing Organization (NABO), qui se veut l’antichambre de la WBO, contre Osias, ne semble bénéficier que de l’avantage de l’expérience devant Rozicki. Il a cependant prouvé samedi que cela pouvait peser très lourd dans l’issue d’un combat.

Autre point qui pourrait aussi jouer en la faveur de Pascal: le prochain combat de Rozicki pourrait être son premier depuis décembre 2023, un K.-O. dès le premier round contre un adversaire, Olanrewaju Durodola, qui ne fait pas tout à fait partie de l’élite mondiale.

Une chose est certaine: Jean Pascal n’a pas fini de nous étonner. Lui reste-t-il un lapin dans son chapeau?

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