L’année 2024 devient la plus dévastatrice au chapitre des sinistres assurés au Canada

Mathieu Paquette, La Presse Canadienne
L’année 2024 devient la plus dévastatrice au chapitre des sinistres assurés au Canada

MONTRÉAL — Les inondations survenues au Québec, la tempête de grêle qui s’est abattue sur Calgary, les feux de forêt qui ont détruit une partie de Jasper et d’autres inondations survenues en Ontario ont fait de 2024 l’année la plus dévastatrice concernant les sinistres assurés attribuables à des événements météorologiques extrêmes.

C’est ce que révèle mardi le Bureau d’assurance du Canada en se fondant sur des données préliminaires de Catastrophe Indices and Quantification Inc.

Réunis, ces quatre événements, qui se sont produits à moins de deux mois d’intervalle, ont entraîné des dommages atteignant plus de 7 milliards $ en sinistres assurés. Depuis le début de l’année, les événements météorologiques ont causé des dommages s’élevant à 7,7 milliards $.

L’année 2024 devient donc l’année la plus coûteuse au chapitre des sinistres assurés attribuables à des événements météorologiques extrêmes de l’histoire du Canada, et ce, même si elle n’est pas encore terminée.

L’année actuelle détrône ainsi 2016, qui avait été marquée par l’important feu de forêt de Fort McMurray, en Alberta, lors de laquelle les dommages assurés avaient atteint 6,2 milliards $. L’année 2013 vient au troisième rang, avec des dommages assurés de 4,0 milliards $.

«Ce fut un été dévastateur pour des centaines de milliers de Canadiens. Les tempêtes, feux de forêt et inondations ont été sans relâche», a soutenu la présidente et cheffe de la direction du Bureau d’assurance du Canada, Celyeste Power, dans un communiqué.

Selon Mme Power, les assureurs du pays ont reçu environ 228 000 réclamations, ce qui représente une augmentation de 406 % comparativement à la moyenne sur 20 ans.

«Ces événements s’intensifient à un rythme effréné et le Canada n’est tout simplement pas prêt», a-t-elle martelé.

Plus d’investissements réclamés

Plus tôt en septembre, le Bureau d’assurance du Canada avait déjà révélé que les vestiges de l’ouragan Debby, qui ont entraîné des inondations majeures au Québec les 9 et 10 août, étaient devenus «l’événement climatique le plus coûteux de l’histoire du Québec».

À 2,5 milliards $, ils surpassaient même la tempête de verglas de 1998.

De son côté, la tempête de grêle survenue à Calgary le 5 août a causé des dommages assurés d’une valeur de 2,8 milliards $. La tempête a provoqué des inondations qui ont touché environ une maison sur cinq dans la ville albertaine. L’aéroport a aussi été sévèrement affecté, au point où les travaux de réparation pourraient prendre au moins 18 mois.

Les inondations survenues à Toronto dans d’autres secteurs du sud de l’Ontario à la mi-juillet ont quant à elles coûté 940 millions $ en dommages assurés, alors que les coûts liés aux feux de forêt qui ont détruit une partie de la municipalité de Jasper, en Alberta, s’élèvent à 880 millions $.

Selon le Bureau d’assurance du Canada, ces données démontrent que les différents gouvernements doivent investir davantage dans l’adaptation aux changements climatiques.

«Ce n’est pas le moment de pointer du doigt, c’est plutôt le temps pour les gouvernements et le secteur privé de travailler ensemble pour mieux protéger les Canadiens et nos collectivités», a plaidé le vice-président, changement climatique et enjeux fédéraux, du Bureau d’assurance du Canada, Craig Stewart.

«C’est un problème pansociétal qui exige que tous les leaders et intervenants s’unissent pour créer un plan national d’action et faire en sorte que le Canada soit mieux protégé.»

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