OTTAWA — Affaires mondiales Canada confirme qu’au moins deux Canadiens sont morts dans l’escalade de la violence au Liban, alors que des frappes israéliennes tuent des militants du Hezbollah, mais aussi des civils et des enfants.
Affaires mondiales a confirmé mercredi qu’il était au courant de la mort de deux citoyens canadiens au Liban, tandis qu’un autre Canadien a été blessé.
Le ministère a déclaré qu’il était en contact avec la famille en deuil et qu’il ne divulguerait pas plus de détails pour des raisons de confidentialité.
Le député libéral québécois Fayçal El-Khoury, né au Liban, croit que le Canada doit faire davantage pression sur ses pairs pour mettre fin au cycle de violence au Proche-Orient, qui, selon lui, s’intensifie. Il a imploré son gouvernement «à faire tout ce qui est en son pouvoir pour défendre les valeurs canadiennes, les droits de la personne».
M. El-Khoury a déclaré que son cousin, ophtalmologiste à Beyrouth, a raconté avoir été témoin de traumatismes corporels choquants à la suite d’une récente explosion. L’ophtalmologiste affirme qu’il a dû retirer plus d’yeux en une journée qu’au cours de ses 25 ans de carrière.
Le député de Laval—Les Îles estime que le port de Beyrouth doit être protégé des attaques israéliennes, car il pourrait être le seul moyen d’évacuer des milliers de Canadiens si cela s’avérait nécessaire.
En 2006, le Canada avait volontairement évacué 14 370 personnes du Liban, selon un rapport du Sénat faisant suite à la guerre entre Israël et le Hezbollah. Cet effort avait impliqué 34 navires partis de Beyrouth et du port de Tyr, dans le sud du pays.
Une frappe aérienne israélienne avait alors détruit des pistes à l’aéroport de Beyrouth, tandis que les routes vers les pays voisins n’étaient pas considérées comme sûres. Cette opération d’évacuation a coûté 94 millions $ au Canada.
Option de dernier recours
Affaires mondiales Canada a prévenu que de telles opérations constituent «une option de dernier recours» lorsqu’il n’existe aucun moyen commercial de quitter le pays.
«Il n’y a aucune garantie que le gouvernement canadien évacuera les Canadiens en situation de crise, a prévenu le ministère dans un communiqué. Les Canadiens ne devraient pas dépendre du gouvernement du Canada pour un départ assisté ou une évacuation.»
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a lui aussi conseillé aux Canadiens qui se trouvent au Liban de quitter le pays au plus tôt.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, déclarait vendredi dernier que près de 45 000 Canadiens se trouvaient au Liban. Elle les exhorte depuis des mois à partir tant que des vols commerciaux sont encore disponibles.
Affaires mondiales Canada a déclaré que son équipe d’intervention d’urgence avait reçu une augmentation des demandes d’aide du Liban en fin de semaine dernière, alors que les gens cherchaient de l’aide pour obtenir des vols et aussi de précieux documents de voyage.
«Des plans d’urgence sont en place au Liban pour réagir si la situation se détériore davantage», a assuré le ministère dans un communiqué. «Nous ne discutons pas des détails opérationnels de nos missions à l’étranger pour des raisons de sécurité.»
Trudeau souhaite une désescalade
Israël insiste sur le fait qu’il tente de convaincre le Hezbollah de cesser de tirer des roquettes sur le nord d’Israël, mais l’ambassadeur du Canada aux Nations unies, Bob Rae, déclarait lundi qu’Israël devait réfléchir «de manière plus conséquente, moins impulsive, à ce qui se passe».
Le premier ministre Justin Trudeau a appelé mercredi Israël et le Hezbollah à œuvrer vers une désescalade dans la région. «On a besoin que la violence s’arrête et on va continuer de travailler là-dessus avec nos partenaires à travers le monde», a-t-il dit en arrivant à la réunion du caucus libéral, à Ottawa. «On a besoin de faire tout ce qu’on peut pour protéger les civils, les innocents, les femmes, les enfants.»
«On a besoin de penser aussi aux familles ici au Canada, les Canadiens d’origine libanaise, a ajouté le premier ministre. J’ai parlé à plusieurs d’entre eux hier pour dire qu’on est avec eux. On pense à tout ce qu’ils sont en train de vivre par rapport à leurs amis et leurs familles.»