La clinique mobile offre une solution à un patient sur deux

Daniela Vargas Rojas

drojas@canadafrancais.com

La clinique mobile offre une solution à un patient sur deux
La clinique mobile reçoit des patients de tout âge. Parmi eux, 26% ont 65 ans et plus, 24% ont entre 34 et 50 ans, et 21% ont entre 18 et 34 ans. (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Un patient sur deux trouve une solution à ses problèmes de santé lors d’une visite à la clinique mobile du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie- Centre. L’autre moitié des patients, dont les problèmes de santé nécessitent plus d’attention, est recommandée au Guichet d’accès à la première ligne (GAP). L’équipe de la clinique mobile qui traite, entre autres, des gastroentérites, des maux de gorge, des douleurs musculaires, de l’anxiété, et du diabète, travaille à améliorer ses services et multiplier le nombre de patients vus par année. Le Canada Français a fait une incursion dans la clinique mobile pour mieux comprendre leur travail sur le terrain.

La clinique mobile est un service de première ligne composé d’une infirmière et d’un professionnel en soins paramédicaux. Pour avoir une consultation à la clinique mobile, il est obligatoire de prendre un rendez-vous en ligne via le portail Clic Santé ou de composer le numéro de la clinique mobile 438 861-3376.

L’expertise du duo permet d’évaluer et de soigner une liste non exhaustive de maux. Depuis l’ouverture de la clinique en juillet 2022, l’équipe qui y travaille a vu un total de 3060 patients. Pour la moitié des patients, la clinique mobile devient leur premier point de contact avec le système de santé.

Un point de contact

« Cinquante pour cent des patients dont les besoins ne sont pas comblés partent avec une référence pour voir un médecin, un psychologue ou tout autre expert. Quand une personne est désemparée, on est capables de la voir, la rassurer et la diriger au bon endroit. On va être leur premier point de contact qui pourra les envoyer vers les ressources disponibles », affirme Jennyfer Chaloux, cheffe de la clinique mobile.

En plus de recevoir et écouter les patients, l’infirmière de la clinique mobile peut les référer vers d’autres professionnels de la santé à travers le GAP. Elle est invitée à travailler de concert avec les pharmaciens qui ont une plus grande latitude en ce qui concerne les ordonnances. L’infirmière est également en contact avec quelques médecins qui peuvent les aider dans certains cas précis, par exemple, le traitement d’une otite.

« On est un service de première ligne pour ceux qui n’ont jamais vu un médecin, comme les personnes en situation d’itinérance ou ceux qui n’ont pas de médecin de famille. Cela permet de désengorger une portion de la clientèle qui pourrait se présenter à l’urgence. On peut penser que sur 18 patients par jour, on a pu au moins éviter une visite à l’urgence », maintient Sylvain Bernier, directeur des opérations et ressources humaines chez Ambulances Demers.

Selon Mme Chaloux, la présence de la clinique mobile permet de prévenir ou diminuer la gravité de la maladie. Ainsi, une personne avec un problème qui aurait pu dégénérer dans deux ou trois semaines peut passer par le clinique mobile, ce qui permet d’éviter de se rendre à l’urgence. C’est le cas pour les otites ou même les maladies plus graves qui peuvent être détectées à temps par l’infirmière de la clinique.

Travail dans la communauté

Depuis son ouverture, la clinique mobile a fait plusieurs changements afin d’augmenter le nombre d’usagers. Elle accepte des patients de tout âge et, depuis le printemps, elle se déplace dans deux municipalités additionnelles.

La clinique mobile est ainsi passée de 300 patients de 65 ans et plus en 2022 à 1225 patients pour l’année en cours. « Dans la première année, on a fait beaucoup de modifications structurelles au niveau de l’ambulance, la rampe et les escaliers. On a réorganisé nos services pour augmenter le nombre de patients. On a réaligné les rôles de chaque professionnel pour ne pas doubler les étapes. Aussi, on travaille maintenant avec les organismes communautaires », affirme M. Bernier.

La clinique mobile travaille conjointement avec dix organismes communautaires de la région, dont Actions dépendances, Maison Hina et Le Spot, afin de se rapprocher de la population. Désormais, le véhicule est stationné près de l’organisme afin de répondre plus facilement aux besoins des usagers. « On a fait plus de liens avec les organismes. On est allés les voir pour leur parler de nos services. On a des places réservées chaque jour pour les usagers du Spot ou d’Actions dépendances. On a reçu de très bons commentaires de leur part. Ils apprécient beaucoup notre service », ajoute la cheffe de la clinique mobile.

La clinique répond également aux besoins des communautés migrantes qui n’ont pas une carte d’assurance maladie. Selon l’infirmière Émie St-Pierre, il est très gratifiant de pouvoir aller chercher directement les gens qui n’ont pas accès en temps normal à un médecin. « Il y a beaucoup d’histoires de personnes migrantes qui m’ont touchée. J’ai eu des personnes qui viennent avec leur interprète et on les aide au niveau psychosocial et pour trouver un médecin. On apporte un côté humain et ça fait toute la différence », note l’infirmière.

Nouvelle borne d’enregistrement

Une nouvelle borne d’enregistrement sera installée à l’entrée de la clinique mobile dans les prochaines semaines. Les usagers pourront alors aviser le personnel de la clinique de leur arrivée grâce à un code QR qui sera relié au dossier de chaque patient, ce qui facilitera le travail du personnel médical.

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