MONTRÉAL — Les moyens de pression plus lourds pourraient commencer bientôt dans les services de garde en milieu familial, alors que 9000 travailleuses viennent de voter en faveur d’un mandat de moyens de pression qui prévoit une ouverture de plus en plus tardive du service, pouvant aller jusqu’à une journée de grève.
Il s’agit de 9000 responsables de service de garde en milieu familial dans 17 régions du Québec qui sont membres de syndicats de la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ.
Elles veulent ainsi faire pression sur le gouvernement du Québec pour faire avancer plus rapidement la négociation pour le renouvellement de leur entente collective.
Le mandat qu’elles ont adopté, dans une proportion de 95 %, prévoit une ouverture plus tardive du service de garde, tous les jours de la semaine, pendant quatre semaines.
La première semaine, le service de garde ouvrirait une demi-heure plus tard; la deuxième semaine, une heure plus tard; la troisième semaine, une heure et demie plus tard; et la quatrième semaine, deux heures plus tard.
Le mandat prévoit également une demi-journée de grève et une journée complète de grève, mais à exercer au moment opportun seulement — ce qui ne serait pas nécessairement dès après les quatre premières semaines d’ouverture retardée du service de garde.
«On va souhaiter ne pas l’utiliser. C’est notre moyen ultime. On va essayer de mettre de la pression pour faire bouger les choses autrement. Mais si on n’a pas le choix, on n’a pas le choix!» a lancé en entrevue Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ.
Le cas échéant, les parents seront avisés au moins 10 jours ouvrables à l’avance, afin de trouver une solution de rechange, a-t-elle précisé.
«Ça ne sera pas dans les prochains jours, mais ça pourrait aller plus rapidement qu’on pense», a prévenu Mme Grenon.
Les négociations avec Québec ne sont pas rompues pour autant; une séance est prévue encore cette semaine.
Mme Grenon affirme cependant que la question pécuniaire n’a pas encore été abordée. Seules certaines des clauses normatives l’ont été, comme l’accueil des enfants et la structure avec les bureaux coordonnateurs.
Les responsables de service de garde en milieu familial ne touchent pas un salaire horaire proprement dit, comme les travailleuses dans les Centres de la petite enfance, par exemple. Elles reçoivent plutôt une subvention de la part du ministère de la Famille pour tenir compte de leur rémunération, des aliments à acheter pour les enfants, des jouets, des articles nécessaires au service de garde, etc.
La FIPEQ est l’organisation syndicale qui compte le plus grand nombre de membres dans les services de garde en milieu familial. Elle en compte également des milliers dans les CPE, mais elle n’y est pas majoritaire.
