Une docusérie sur le phénomène des restos-bars kitschs

Par mclessard
Une docusérie sur le phénomène des restos-bars kitschs
Caroline Dubuc et Roxanne Arsenault devant le restaurant China Garden. Il fait partie de leur émission Kitsch QC. (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Autrices et recherchistes du livre Kitsch QC: restaurants, bars- salons et autres lieux dépaysants : histoire d’un patrimoine méconnu, Roxanne Arsenault, originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, et Caroline Dubuc propulsent leur travail vers une autre étape grâce à la série documentaire Kitsch QC, qui sera diffusée sur les ondes d’Historia du 6 décembre au 24 janvier 2025, à 21h.

Avec cette série de la compagnie Ocho, le tandem souhaite redonner ses lettres de noblesse à l’art kitsch, démystifier les préjugés qui lui sont reliés et donner une vitrine à des propriétaires issus de l’immigration. 

« Kitsch n’est pas une question de bon ou mauvais goût. Bien des gens associent encore ce mot à quelque chose de quétaine. Au fil de nos recherches techniques assez avancées, on a découvert que le kitsch se décrit avec des caractères assez objectifs comme l’accumulation, l’imitation, l’immersion et le fait que le kitsch ne sollicite pas la tête, mais plutôt les sens. Nous ne sommes pas dans le deuxième degré. Tu peux adorer ça ou détester ça, mais tu ne peux pas être indifférent », soutient Roxanne Arsenault.

Pas d’animation

Au fil des huit épisodes de 30 minutes, Kitsch QC veut rendre hommage à des lieux aux décors exotiques qui font partie du patrimoine architectural et culturel québécois, mais qui tendent malheureusement à disparaître.

Appuyée par un nombre impressionnant d’archives de toutes sortes, la série réalisée par Khoa Lê met en lumière des entrevues avec des gens qui s’efforcent de préserver ces endroits partout au Québec.

Afin de se démarquer des séries du genre, Roxanne Arsenault et Caroline Dubuc ont décidé de ne pas avoir recours à une narration ou à un animateur. 

« On avait envie de travailler sur un projet où l’on pourrait mettre de l’avant des images en mouvement comme des films, des séries. Ça permet de voir la tridimensionnalité des lieux. C’est pourquoi on a décidé de faire un show sans animation. On est les intervenantes les plus récurrentes, mais il n’y a pas de voix hors champ. La construction narrative se fait grâce aux témoignages qui s’enchaînent. Il y a aussi plusieurs insertions de segments vidéos. On voulait que l’accent demeure sur les lieux et les archives », explique Roxanne Arsenault. 

China Garden

Un resto-bar kitsch de Saint-Jean-sur-Richelieu sera mis de l’avant dans Kitsch QC. Il s’agit du restaurant China Garden, situé au 287, rue Richelieu, juste en face du Cinéma Capitol. 

Ce lieu revêt une importance particulière pour Roxanne Arsenault. « Quand j’étais enfant, on commandait systématiquement à ce restaurant pour nos soupers d’anniversaire de famille. L’enseigne en néon et l’entrée du restaurant marquent encore le paysage johannais. Si l’enseigne n’était plus là, il manquerait quelque chose. L’affiche est un peu une espèce de phare », évoque-t-elle avec un sourire dans la voix.   

La série fait également mention du feu restaurant polynésien Waikiki, qui se trouvait à Saint-Jean-sur-Richelieu. « Pour moi, le Waikiki est mon premier souvenir immersif où je me suis sentie englobée par une culture différente », dit-elle. 

Caroline Dubuc et Roxanne Arsenault invitent les gens à les contacter s’ils ont envie de partager des archives personnelles reliées aux restos-bars kitsch du Québec. Il est possible de leur écrire à l’adresse courriel suivante : patrimoinekitsch@gmail.com. 

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