La Caisse de dépôt et placement investira entre 20 % et 30 % dans le tramway

Thomas Laberge et Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
La Caisse de dépôt et placement investira entre 20 % et 30 % dans le tramway

QUÉBEC — Le gouvernement Legault confie officiellement à la Caisse de dépôt et placement (CDPQ) la planification de la phase 1 du projet de tramway de Québec dans lequel elle investira entre 20 % et 30 %. Malgré cette annonce, le scepticisme des oppositions persiste.

Comme le projet de tramway est actuellement évalué à 5,27 milliards $, cela signifie que la CDPQ y investirait au moins un milliard $.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a indiqué que «la Caisse a des considérations de rendement», sans toutefois donner plus de détail à savoir comment elle comptait voir un retour sur son investissement.

Mme Guilbault a rappelé que le gouvernement fédéral s’était engagé à hauteur de 1,44 milliard $ pour le projet. «C’est donc 27 %. Nous, on aimerait 40 % de la participation du fédéral, c’est toujours ce qu’on a dit», a-t-elle affirmé.

La ministre est toutefois restée floue sur la participation monétaire de son gouvernement, affirmant que le montage financier sera présenté au moment où une nouvelle entente sera signée au plus tard le 15 décembre prochain.

D’ailleurs, la lettre de mandat envoyée à la Caisse indique que si les parties ne s’entendent pas «au plus tard à la date butoir, CDPQ Infra cesserait toute prestation relative au présent mandat. Les dispositions de l’article 4.4.5 de l’Entente 2015 s’appliqueraient comme si le Gouvernement était réputé avoir décidé de ne pas aller de l’avant avec (le Tramway)».

Questionnée à savoir ce que cela signifiait concrètement, la ministre a affirmé: «On retombe à une étape comme si la Caisse n’allait pas faire le projet, mais en ce moment tout le monde veut que la Caisse fasse le projet».

Le gouvernement indique que des modifications législatives et réglementaires devront être adoptées d’ici la date butoir, ce qui laisse à peine deux mois.

CDPQ Infra ne sera toutefois pas responsable de l’exploitation, contrairement au REM à Montréal. La ministre s’attend à ce que ce soit le Réseau de transport de la Capitale qui s’en charge.

«La main de la ministre sur la plug»

La date butoir du 15 décembre inquiète les oppositions à Québec. «Cette date butoir, c’est la main de la ministre sur la plug. Elle se garde la possibilité de tirer à tout moment le fil, donc oui, c’est inquiétant», a affirmé le député solidaire Étienne Grandmont.

«Aujourd’hui, on nous dit qu’on confie le mandat à la CDPQ de continuer la planification, mais l’entente n’est pas signée. On espère que ça va être signé en décembre, mais tout n’est pas encore confirmé, et oui, il y a des risques», a affirmé le péquiste Pascal Paradis.

Le maire de Québec, Bruno Marchand, s’est quant à lui «réjoui» de l’annonce. «C’est un projet indispensable pour la région de Québec dans un contexte de très forte croissance démographique. On ne peut pas faire une guerre efficace à la congestion sans investir dans le développement des transports collectifs», a-t-il indiqué dans une déclaration écrite.

Rappelons qu’à la fin de l’année 2023, le gouvernement Legault avait retiré le projet de tramway des mains de la Ville de Québec pour le confier à la CDPQ. La Caisse avait alors reçu le mandat d’évaluer quel projet de transport structurant serait le plus adapté pour la région de la Capitale-Nationale.

Quelques mois plus tard, la Caisse proposait de nouveau un projet de tramway pour Québec.

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