Le Canada doit être présent en Asie du Sud-Est, soutient Justin Trudeau

Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne
Le Canada doit être présent en Asie du Sud-Est, soutient Justin Trudeau

VIENTIANE — Le Canada doit maintenir sa présence en Asie du Sud-Est s’il veut profiter de l’essor économique de la région, a soutenu vendredi le premier ministre Justin Trudeau au terme de sa visite au Laos.

M. Trudeau a participé au sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) cette semaine, marquant la troisième fois qu’il assistait à cette réunion annuelle.

Le premier ministre a fait valoir que la recherche de liens avec les membres de l’ANASE n’était pas une question d’idéologie politique ou de laisser une empreinte gouvernementale, mais plutôt une question de reconnaissance des opportunités économiques dans la région.

Mais pour profiter de ce que l’Asie du Sud-Est a à offrir, M. Trudeau a expliqué que les Canadiens doivent faire sentir leur présence dans la région.

«C’est vraiment un gros morceau du défi, s’assurer que nous sommes présents», a observé M. Trudeau lors d’une conférence de presse vendredi.

«Se positionner en tant que leader, oui, mais plus important encore, mettre de l’avant nos entreprises lors de missions commerciales, établir ces connexions, investir dans une plus grande présence en matière de sécurité maritime et de défense, investir davantage dans la modernisation des ambassades et l’ouverture de bureaux commerciaux.»

Lors de sa visite, M. Trudeau a annoncé que le Canada allait transformer ses missions diplomatiques à Vientiane, au Laos, et à Phnom Penh, au Cambodge, en ambassades à part entière.

Il a également annoncé un financement de 128 millions $ lors du sommet, dont la majeure partie sera consacrée à la protection de l’environnement et à la lutte contre les changements climatiques.

Cette visite au Laos est survenue alors que le Canada travaille à conclure un accord de libre-échange avec le bloc de 10 nations, ainsi qu’un autre, distinct, avec l’Indonésie, que les deux pays visent à signer d’ici la fin de l’année.

L’an dernier, les pays de l’ANASE ont représenté, ensemble, le quatrième partenaire commercial du Canada. Les échanges commerciaux avec la région ont presque doublé depuis 2015.

Contrer l’influence de la Chine

La visite s’est également appuyée sur la stratégie indopacifique du gouvernement libéral, qui a établi une feuille de route pour renforcer les relations militaires et économiques dans la région et contrebalancer l’influence de la Chine.

Les efforts du Canada s’inscrivent dans le cadre d’une initiative occidentale plus vaste visant à renforcer les relations économiques et politiques avec les pays d’Asie du Sud-Est, en grande partie pour réduire la dépendance aux produits chinois.

Les pays de la région ont leurs propres préoccupations concernant la Chine, notamment les différends concernant la mer de Chine méridionale.

Le sommet de l’ANASE s’est tenu à la suite d’une série de confrontations violentes en mer entre la Chine et les membres de l’ANASE, les Philippines et le Vietnam, qui ont alimenté les inquiétudes selon lesquelles les actions assertives de la Chine pourraient dégénérer en un conflit à grande échelle.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a affirmé aux dirigeants de l’Asie du Sud-Est lors du sommet que les États-Unis étaient préoccupés par les activités «de plus en plus dangereuses et illégales» de la Chine. Il a promis que les États-Unis continueraient de défendre la liberté de navigation sur cette route commerciale maritime vitale.

Interrogé sur l’escalade, M. Trudeau a mentionné que le Canada souhaite voir le droit international être respecté.

«Ce sont des eaux internationales et elles doivent être ouvertes à toute navigation», a-t-il déclaré.

— Avec des informations de l’Associated Press

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