Le transport de dons d’organes désormais géré par Transplant Québec

Katrine Desautels, La Presse Canadienne
Le transport de dons d’organes désormais géré par Transplant Québec

MONTRÉAL — Le transport des organes sur le territoire québécois dans un contexte de dons d’organes et de tissus sera désormais chapeauté par Transplant Québec, a annoncé mercredi le gouvernement du Québec.

Depuis 50 ans, l’organisme Transplant Québec coordonnait le processus de dons d’organes, mais c’était l’Association canadienne du don d’organes (ACDO) qui était chargée de faire la gestion du transport. Elle a assumé ce rôle pendant 37 ans.

Le transport est une étape névralgique du processus de transplantation d’organes, puisqu’il ne faut pas perdre de temps pour préserver la qualité de l’organe.

Le transport des organes, des équipements spécialisés et des équipes médicales sera assuré par les corps policiers de la province. Transplant Québec sera responsable de coordonner l’ensemble du processus, du référencement à l’attribution de l’organe jusqu’au suivi après-don.

Transplant Québec s’occupera aussi de la gestion des ententes de partenariat avec les corps policiers. L’organisme a d’ailleurs récemment acquis les 11 véhicules de transport qui appartenaient auparavant à l’ACDO. La directrice générale de Transplant Québec, Martine Bouchard, a fait savoir que pour l’instant ce nombre de véhicules suffisait, mais qu’il n’est pas exclu que la flotte s’agrandisse dans les prochaines années pour s’adapter à la demande.

«L’an dernier, les corps de police et partenaires ont parcouru bénévolement plus de 85 000 km de route, à toute heure du jour et par tous les temps. Ensemble, ils ont réalisé plus de 750 transports d’organes et d’équipes médicales», a indiqué dans un communiqué Johanne Beausoleil, directrice générale de la Sûreté du Québec (SQ).

Projet de loi dans les cartons

Mme Bouchard a commenté que les nouvelles responsabilités de son organisme «constituent un pas de plus dans l’amélioration de la chaîne du don et de la transplantation».

Elle avait plaidé en janvier 2024 pour que Transplant Québec devienne le seul «chef d’orchestre» pour coordonner, transporter et faire de la sensibilisation auprès du public. «On souhaite vraiment avoir une loi qui soit encadrante, et qui donne l’ensemble des leviers à un organisme qui serait responsable du don d’organes», avait alors déclaré Mme Bouchard devant les parlementaires qui étudiaient les possibilités d’implanter le consentement présumé au Québec — c’est-à-dire de donner le statut de donneur à un patient décédé, sauf en cas de preuve contraire, plutôt que d’exiger une preuve de consentement.

La désignation de Transplant Québec à titre d’unique organisme qui gère le don d’organes dans la province n’est pas imbriquée dans une loi, pour l’instant. L’annonce de mercredi laisse supposer que cette proposition de Transplant Québec lors des consultations parlementaires pourrait y être inscrite éventuellement.

«Nous aurons l’occasion très bientôt d’examiner le rapport de cette commission et j’espère que cela pourra se traduire très rapidement vers un projet de loi», a déclaré en conférence de presse la ministre déléguée aux Aînés, Sonia Bélanger. Elle a précisé qu’elle allait recevoir le 22 octobre les recommandations de la commission spéciale en lien avec le don d’organes et qu’il y aurait «certainement une recommandation sur la gouvernance».

Transplant Québec chapeaute le processus de don d’organes sur mandat du ministre de la Santé et des Services sociaux. On ne sait pas, dans l’éventualité où Transplant Québec serait officiellement désigné comme le seul maître d’œuvre du don d’organes, si l’organisme relèverait de Santé Québec. Mme Bouchard a fait savoir que le conseil d’administration de Transplant Québec souhaite continuer à rendre des comptes au ministère.

«On veut être directe avec le ministre pour regarder la performance de la transplantation et du don d’organes à travers la province de Québec et voir comment, ensemble avec les CISSS et CIUSSS, on pourrait cocréer un écosystème de dons d’organes et de transplantations qui améliore la performance. Si on se positionne sous Santé Québec, peut-être que cela va être plus difficile», a expliqué Mme Bouchard.

Le déroulement d’une transplantation débute lorsque l’organe d’un donneur est évalué. S’il est qualifié, le prélèvement et les transports sont planifiés. Le personnel médical se met alors en branle et l’organe est transporté par voie terrestre ou aérienne avant d’être transplanté. À travers tout ce processus, la coordination du transport des équipes médicales est essentielle pour ne pas perdre de temps.

Au Québec, le prélèvement de l’organe peut se faire dans tous les centres hospitaliers, mais pas la transplantation, qui doit se faire dans un milieu qui offre la transplantation pour le type d’organe dont il est question.

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