Plusieurs amendes auraient été reçues par des citoyens de Saint-Luc pour avoir laissé leur chien sans laisse dans les parcs municipaux du secteur. Le dossier du parc canin, qui traîne la patte, engendre quelques tensions dans le quartier. Du côté de la Ville, le dossier resterait ouvert malgré un appel d’offres annulé cette année.
La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu avait réalisé un appel d’offres pour la création d’un parc canin à Saint-Luc, au cours du printemps 2024. L’offre la plus modeste reçue par la Municipalité s’élevait alors à 725 026,60$ (taxes incluses), ce qui représentait le double du budget visé par la Ville. Cette dernière comptait investir quelque 350 000$.
Le parc canin, qui devait ouvrir ses portes à l’automne derrière le stade de soccer Dupont Ford, n’a donc finalement pas vu le jour. Les propriétaires de chiens du secteur se rabattent ainsi sur les parcs municipaux, dont le parc France et le parc Pierre-Benoît. Souhaitant faire courir leur chien librement, nombreux sont ceux qui utilisent en dehors des heures de pratique les terrains de balle qui s’y trouvent.
Or, même si ces terrains de sport sont clôturés, la règlementation municipale interdit les chiens sans laisse en dehors des parcs canins. L’absence d’un tel lieu à Saint-Luc engendre donc inévitablement des tensions entre les citoyens qui font fi de la règlementation et ceux qui la respectent.
Contravention
Carole Picard, retraitée, fait partie des citoyens qui ont récemment reçu une contravention par le Service de police pour avoir manqué à la règlementation. La situation l’étonne. Elle explique vivre là depuis 40 ans et avoir toujours laissé courir son chien librement sur le terrain de balle du parc France, sans accroc jusqu’à présent. Elle pensait que la démarche était tolérée. L’amende qu’elle reçoit s’élève à 664$. Le montant de l’amende dépend de l’infraction et de la récidive : elle peut donc aller de 100$ à 1000$.
Mme Picard explique utiliser le terrain de balle du parc France par défaut. Si elle se rendait au parc canin d’Iberville, elle devrait traverser la Ville pour profiter d’un lieu qu’elle décrit comme « pas plus grand que [son] fond de cour ». Son autre solution est de se rendre à Saint-Eugène, mais le trajet lui prend une heure aller-retour.
« On demande à aller sur les terrains de baseball, c’est sans danger. Ils ne sont même pas utilisés en hiver », témoigne Mme Picard qui estime que ces terrains sont un bon compromis, le temps qu’un parc canin se crée dans Saint-Luc.
Dossier en cours
Marco Savard, conseiller municipal pour le secteur Saint-Luc, explique avoir considéré une cohabitation entre propriétaires de chiens et clubs sportifs sur les terrains de balle de son secteur. Cependant, les frais impliqués dans la remise en condition de ces terrains à chaque début de saison auraient freiné l’idée.
L’élu assure toutefois continuer à travailler à la création d’un parc canin à Saint-Luc. Le dossier passera en séance plénière du conseil municipal le 22 octobre. « On va peut-être le travailler différemment et demander une offre de services avec un montant réservé », commente Marco Savard, qui dit travailler étroitement avec la direction générale. « Le budget initial de 350 000$ pourrait peut-être être bonifié de 150 000$ », poursuit-il.
Si les membres du conseil municipal approuvaient la proposition de M. Savard, un budget de 500 000$ permettrait alors de rédiger un nouvel appel d’offres pour la création du parc canin de Saint-Luc. En attendant, les citoyens du secteur devront prendre garde. « À un moment donné, si le règlement est là, il est fait pour tout le monde », conclut M. Savard.