QS a présenté sa proposition de programme d’alimentation scolaire

Alexis Drapeau-Bordage, La Presse Canadienne
QS a présenté sa proposition de programme d’alimentation scolaire

MONTRÉAL — Le porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a présenté dimanche sa proposition d’un programme d’alimentation scolaire «universel et volontaire».

M. Nadeau-Dubois s’est exprimé devant un public réuni au Chic Resto Pop dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. Cet établissement d’économie sociale fournit déjà une aide alimentaire dans certaines écoles.

Le porte-parole du parti a débuté son exposé en rappelant qu’un enfant sur cinq souffre d’insécurité alimentaire au Québec «parce que les familles au Québec ont de plus en plus de difficulté à boucler les fins de mois».

«Ça veut dire des problèmes de santé, des problèmes de concentration à l’école, un avenir qui est diminué du fait qu’on a faim sur le banc d’école.»

Il a soutenu que «l’esprit fondamental du plan» est la responsabilité «de s’assurer que tous les enfants ont des chances les plus similaires possible de réussir leur vie». Pour M. Nadeau-Dubois, cette responsabilité «commence par la base, par ce qui est le plus élémentaire, remplir leur ventre sur les bancs de nos écoles publiques».

Le parti propose la mise en place d’un programme d’alimentation scolaire qui serait financé publiquement, ainsi que par une contribution volontaire et anonyme des parents qui irait de 0 $ à 7 $ par repas. Dans les programmes semblables qui existent déjà, la moyenne des contributions est de 3,50 $, avec environ le quart des familles qui contribuent au coût maximum possible.

Les parents qui le désirent pourront continuer de préparer eux-mêmes le repas de leurs enfants, mais QS estime qu’environ 70 % des familles opterons pour le programme, en se basant sur les pays qui offrent ce choix.

M. Nadeau-Dubois a indiqué que les coûts d’un tel programme représenteraient un investissement annuel de 770 millions $ d’ici 2030. À ce terme, toutes les écoles publiques primaires et secondaires du Québec disposeraient de repas gratuits disponibles pour tous les élèves.

Selon l’échéancier élaboré par QS, toutes les écoles primaires pourraient être couvertes d’ici 2027.

Les estimations du parti indiquent qu’un tel programme permettrait aux familles d’économiser en moyenne de 129 $ à 189 $ par enfants par mois.

En se basant sur les données des pays ayant déjà adopté des programmes similaires, QS estime que des retombées économiques de 1,5 milliard $ à 4,2 milliards $ seraient générées par le programme, en plus de «retombées sociales incalculables». Ces retombées passeraient entre autres par la mise en valeur d’aliments locaux.

Les repas seraient préparés dans les écoles qui disposent déjà de cuisines, soit 36 % d’entre elles, et dans divers organismes de manière décentralisée.

M. Nadeau-Dubois espère qu’un tel programme pourrait aider les élèves à mieux se concentrer en classe, et à réduire l’exclusion dont les enfants moins bien nantis peuvent être victimes dans les cafétérias.

Le porte-parole solidaire a voulu envoyer un message au premier ministre François Legault et au ministre de l’Éducation : «Si vous cherchez un lègue politique d’ici la fin de ce mandat, si vous cherchez un héritage à laisser aux Québécois et aux Québécoises, il n’y a rien de plus beau, il n’y a rien de plus important, que de laisser derrière soi un Québec où tous les enfants ont le ventre plein».

Le Canada est le seul pays du G7 sans programme national d’alimentation scolaire. Huit États américains disposent d’institutions semblables, et la Nouvelle-Écosse s’est dotée dans les derniers mois d’un programme de repas du midi.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires