Pour les Yankees de New York, le véritable match d’ouverture est le premier match de la Série mondiale. Le vin mousseux après la confirmation de leur place en éliminatoires, puis de leur victoire en séries de section et de championnat, n’était qu’un échauffement.
Les bagues de la Série mondiale sont le seul nombre qui compte quand vous vous mesurez aux vivants, mais également aux fantômes: Yogi Berra, Joe DiMaggio, Lou Gehrig, Babe Ruth et Mickey Mantle.
«C’est la raison pour laquelle on est là. C’est pour ça que je me lève tous les jours. C’est pour ça que je travaille fort, pas seulement sur le terrain, mais pendant la saison morte: juste pour ramener un championnat à la maison, pour la ville et l’équipe», avait dit Aaron Judge pendant le camp d’entraînement, en février.
«Ça fait longtemps qu’on n’a pas franchi le fil d’arrivée, avait-il ajouté. Mais je pense que plusieurs joueurs qui ont été ajoutés dans ce vestiaire vont nous pousser dans la bonne direction, qui est d’être la dernière équipe en vie.»
Les Yankees sont de retour en Série mondiale pour une 41e fois, mais la première depuis 2009, lorsqu’ils avaient décroché leur 27e titre. La finale commencera vendredi contre les Dodgers, à Los Angeles.
Le noyau, avec des joueurs dans leur trentaine, convoite un championnat autant comme consécration que pour l’exploit. Giancarlo Stanton en est à sa 15e saison dans les ligues majeures, Gerrit Cole à sa 12e et Judge à sa neuvième.
Stanton s’est d’ailleurs retenu dans son évaluation du moment.
«En ce qui me concerne, nous n’avons rien fait», a-t-il déclaré après le quatrième match de la série de championnat de l’Américaine contre les Guardians de Cleveland.
Les émotions de Stanton étaient malgré tout visibles samedi lors des célébrations quand Gleyber Torres lui a remis le trophée du championnat de l’Américaine en lui disant: «prends le bébé». Stanton a alors bercé le trophée d’avant en arrière – une référence qui s’apparente à la célébration du circuit de Josh Naylor aux dépens de Cole en série de section contre les Guardians en 2022.
La tradition de l’équipe la plus victorieuse de l’histoire du baseball se lit sur les visages des joueurs dès qu’ils arrivent au Yankee Stadium. Des photos surdimensionnées des légendes du club bordent le tunnel menant au vestiaire de l’équipe.
Les joueurs n’ont pas besoin de se faire rappeler que Berra a remporté 10 titres, DiMaggio neuf, Ruth et Mantle sept chacun, puis Gehrig six. Les membres du Temple de la renommée Derek Jeter et Mariano Rivera, avec cinq bagues chacun, se sont mêlés aux joueurs actuels en août lorsque les champions de 2009 ont été honorés au cours de la Journée des anciens.
«Ce qui fait des Yankees les Yankees, c’est de gagner et de remporter une Série mondiale», a déclaré Anthony Volpe, un joueur d’arrêt-court de 23 ans qui en est à sa deuxième saison dans les ligues majeures.
Le gérant Aaron Boone a rappelé aux joueurs en février d’être prêts, peu importe leur place dans la hiérarchie de l’équipe.
«Je leur ai parlé dès la première journée du camp, a dit Boone samedi. Vous êtes là présentement en vous disant: « ah, je ne ferai probablement pas partie de l’équipe cette année ». Je leur ai dit: « vous pourriez être dans le rectangle des frappeurs ou sur le monticule lors du moment le plus important de l’année, alors préparez-vous. »
«Il y aura toujours le facteur X de la date limite des échanges, comme l’acquisition de Tim Hill et Jake Cousins, qui sont devenus des éléments vraiment importants de notre enclos des releveurs et qui étaient en quelque sorte des rejets d’autres organisations. Donc vous ne savez jamais comment ça va évoluer.»
