Grondin, St-Germain et Genest pourront avoir la tête au bon endroit

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
Grondin, St-Germain et Genest pourront avoir la tête au bon endroit

MONTRÉAL — Réussir une saison parfaite sur le circuit de la Coupe du monde de snowboard cross. Remonter sur les podiums et défendre son titre de championne du monde de slalom. Revoir son entraînement dans un nouvel environnement pour lancer un nouveau cycle olympique.

Voilà les objectifs respectifs d’Eliot Grondin, Laurence St-Germain et Lauriane Genest. Ces objectifs sont toutefois impossibles à accomplir sans soutien financier adéquat.

Les trois Québécois ont une chose en commun: ils ont quelques soucis financiers de moins à la veille de ces nouveaux départs.

Ces trois athlètes, en plus du spécialiste de descente en vélo de montagne Tristan Lemire, constituent la première cohorte d’espoirs financés par le nouveau programme Traction de la compagnie québécoise Intelcom — Dragonfly à l’extérieur de la Belle Province —, spécialiste de la gestion des réseaux de livraison et du développement de technologies logistiques.

Sans dévoiler les montants impliqués, un porte-parole de l’entreprise a indiqué que les montants octroyés «font une différence» pour ces athlètes. Intelcom deviendra d’ailleurs le commanditaire principal de St-Germain et son logo se retrouvera sur son casque.

«[Cette commandite] va faire la différence dans la carrière de plusieurs athlètes amateurs et de la relève, a indiqué St-Germain, au nom des récipiendaires. Une journée comme celle d’aujourd’hui est importante, car si on doit passer du temps à trouver des sous, c’est encore plus difficile de se concentrer sur ce qui est le plus important, soit notre performance sportive.»

C’est d’autant plus vrai quand certains athlètes, comme St-Germain et Grondin, doivent verser une cotisation à leur fédération nationale afin de faire partie de l’équipe canadienne. Ce montant s’élève à 20 000 $ annuellement dans le cas de St-Germain.

St-Germain, championne du monde en titre, sera la première à lancer sa saison, alors que la slalomeuse sera de la Coupe du monde de Levi, les 16 et 17 novembre prochain. Elle quitte dans quelques jours pour un camp d’entraînement en Italie. L’athlète de 30 ans voudra retrouver le chemin des podiums, elle qui a été ralentie par une blessure à une cheville subie en décembre dernier, qui lui a fait rater presque deux mois sur le circuit.

«Ça a influencé ma fin de saison. Je voulais skier, mais je suis revenue un peu trop vite, a-t-elle expliqué mardi. Il n’y avait pas de risque d’aggraver la blessure, mais ça a fait en sorte que j’ai manqué de constance.

«Ça m’a fait prendre un pas de recul et pris le temps de faire une grosse rééducation. J’ai raté le camp de printemps afin que tout se replace dans ma cheville. J’ai repris l’entraînement physique et suis retournée sur neige au Chili en septembre. Ça a vraiment mieux été que je l’aurais cru.»

Grondin, qui a mis la main sur un premier globe de cristal l’an dernier en grimpant sur le podium dans 10 des 11 courses auxquelles il a pris part, dont sept victoires, entamera son calendrier sportif les 13 et 14 décembre, à Cervinia, en Italie. Cette saison, il ne vise rien de moins qu’une saison parfaite.

«Rendu où je suis, devenir meilleur est encore plus difficile, comme d’accroître l’écart avec mes compétiteurs, a déclaré le planchiste de Sainte-Marie. (…) Ce qui n’a jamais été fait dans mon sport, c’est une saison parfaite. Est-ce que je le réussirai cette saison, on ne sait pas, mais on ne peut jamais viser trop haut.

«Ma dernière saison m’a démontré, en tant qu’athlète, où j’en étais, surtout après une saison plus difficile. On a trouvé une recette qui fonctionne bien, maintenant, comment on la rend meilleure? (…) Après 10 podiums en 11 courses, je n’étais pas si loin.»

Quant à Genest, médaillée de bronze au keirin des Jeux olympiques de Tokyo, la sprinteuse sur piste a décidé de quitter le Centre national d’entraînement de Milton, en Ontario, où elle réside et s’entraîne depuis sept ans, pour s’établir à Bromont, au tout nouveau vélodrome de l’endroit. Elle a d’ailleurs pris la route de Milton immédiatement après la conférence de presse de mardi et prendra ses nouveaux appartements en novembre.

«Ça va être pour le mieux», a affirmé la cycliste de 26 ans, qu’on a senti plus sereine qu’à sa dernière rencontre avec les médias, aux Jeux olympiques de Paris, qui avaient été difficiles pour elle et le reste de la délégation canadienne sur piste.

«Depuis que le vélodrome [de Bromont] est en construction, je l’ai dans la tête. C’est là où j’ai effectué mes premiers tours de piste. C’est à deux heures de ma famille, mes amis. Ça commence à faire un bout que je suis à Milton.»

Elle a évidemment reçu la bénédiction de Cyclisme Canada et de l’entraîneur-chef Franck Durivaux pour effectuer cet important changement. Elle recevra aussi l’appui de la Fédération québécoise de cyclisme, qui l’aidera dans sa préparation.

«Il a reconnu que ça pouvait être bénéfique pour moi, afin d’avoir un meilleur équilibre entre mes entraînements et ma vie sociale.»

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