Laïcité: une autre école dans la mire du ministre Bernard Drainville

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Laïcité: une autre école dans la mire du ministre Bernard Drainville

QUÉBEC — Après l’école Bedford, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, exige que la lumière soit faite sur un potentiel nouveau cas d’établissement scolaire aux prises avec des comportements religieux de la part de professeurs.

Un reportage du 98.5 diffusé mercredi mentionne notamment que des parents avaient des craintes qu’une professeure de l’école Alphonse-Pesant, à Montréal, fasse de l’endoctrinement religieux sur leur enfant. On indique que l’enseignante séparait les garçons et les filles dans les rangs et lors des travaux en classe.

«Ce qui est rapporté, ce sont des gestes qui ne respectent pas les valeurs de nos écoles. Je prends ça très au sérieux», a affirmé Bernard Drainville au sortir du conseil des ministres mercredi à l’Assemblée nationale.

«Je m’attends à ce que le centre de services scolaire fasse rapidement la lumière sur cette situation. On est en train de faire des vérifications, mais si on doit poser plus de gestes, vous pouvez être certain qu’on va le faire et que je vais le faire», a-t-il ajouté.

«Nous avons pris connaissance du reportage. Nous prenons très au sérieux les dénonciations qu’il contient. Comme il est mentionné dans le reportage, aucune plainte n’a été formulée à l’égard de l’enseignante de la part de parents ou de membres du personnel. Des vérifications additionnelles sont en cours afin de faire rapidement la lumière sur la situation», a indiqué la porte-parole du Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île, Valérie Biron, dans une déclaration écrite.

Ce cas s’ajoute à celui de l’école Bedford où des professeurs faisaient régner un climat de terreur, selon un rapport dévastateur. Depuis, 11 professeurs de cette école ont été suspendus et leurs brevets, révoqués. Des enquêtes sont aussi déjà en cours dans trois autres écoles de Montréal: Saint-Pascal-Baylon, Bienville et La Voie.

Dans la foulée de ce rapport, le premier ministre François Legault a mandaté Bernard Drainville et le ministre de la Laïcité, Jean-François Roberge, «d’examiner toutes les options» pour «renforcer les contrôles et la laïcité dans les écoles».

La Loi sur la laïcité de l’État (surnommée loi 21), qui a été adoptée en 2019 par le gouvernement Legault, interdit notamment le port de signes religieux par les employés de l’État en position d’autorité comme les policiers, les juges et les enseignants.

«Pratiques religieuses»

Le rapport sur l’école Bedford fait mention de «certaines pratiques religieuses, telles que des prières dans les salles de classe ou encore des ablutions dans les toilettes communes». On indique que, bien que «ces pratiques n’étaient majoritairement pas effectuées devant les élèves», la preuve analysée fait état de «deux événements où des élèves auraient été impliqués dans le cadre de pratiques religieuses».

On écrit également que «des témoins ont mentionné aux enquêteurs avoir constaté une forte influence du milieu communautaire sur plusieurs membres du personnel de l’école Bedford. Un certain nombre d’entre eux fréquenterait notamment un centre communautaire et une mosquée située dans le quartier».

Le rapport mentionne toutefois «que bien que le clan majoritaire soit surtout composé de personnes d’origine maghrébine, des personnes d’autres origines y sont aussi associées. Également, le clan minoritaire est lui aussi composé en partie d’individus d’origine maghrébine, incluant certaines des plus fortes oppositions au clan majoritaire».

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