OTTAWA — Des survivants et survivantes des pensionnats fédéraux pour Autochtones demandent au Canada de criminaliser le négationnisme, quelques jours après la publication d’un rapport sur les tombes non marquées et les lieux de sépulture liés à ces établissements.
Doug George, un survivant du «Mohawk Institute» de Brantford, en Ontario, soutient que les Canadiens doivent reconnaître la place que ces pensionnats occupent dans leur histoire et veiller à ce que les enfants qui y sont morts ne tombent pas à jamais dans l’oubli.
Plus de 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter des pensionnats fédéraux au Canada, dont le dernier a fermé ses portes en 1996.
On estime que 6000 enfants autochtones sont morts dans ces pensionnats, bien que les experts affirment que le bilan réel pourrait être beaucoup plus élevé.
L’interlocutrice spéciale indépendante pour les enfants disparus et les tombes et les sépultures anonymes en lien avec les pensionnats affirme que malgré la «réalité bien documentée» de ces décès, certains Canadiens font un effort concerté pour nier la véracité des récits des survivants, des familles et des communautés autochtones.
La députée néo-démocrate Leah Gazan a présenté le mois dernier aux Communes un projet de loi d’initiative parlementaire qui vise à criminaliser le négationnisme des pensionnats, mais le gouvernement libéral n’a pas précisé s’il soutiendrait la mesure.
La députée Gazan estime que si le gouvernement canadien souhaite vraiment la réconciliation avec les peuples autochtones, il doit protéger les survivants des pensionnats et leurs familles des propos haineux entourant ce régime.