Le SCRS a suivi le flux de ses rapports de renseignement au sein du gouvernement

Jim Bronskill, La Presse Canadienne
Le SCRS a suivi le flux de ses rapports de renseignement au sein du gouvernement

OTTAWA — Le Service canadien du renseignement de sécurité a suivi le flux de ses rapports de renseignement au sein du gouvernement et a étudié la manière dont d’autres agences les ont traités dans le cadre d’une enquête sur des fuites d’informations classifiées sur l’ingérence étrangère, montre une note récemment publiée.

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) décrit les «efforts inlassables» dans la note préparée pour le personnel qui souhaitait une mise à jour sur l’enquête sur les divulgations non autorisées aux médias.

Dans la note, le directeur général de la sécurité intérieure du SCRS a déclaré que l’enquête «contribuerait à améliorer les garanties et les mesures de protection de nos informations à l’avenir».

La Presse Canadienne a utilisé la Loi sur l’accès à l’information pour obtenir le message datant de mars et les courriels internes connexes sur l’enquête de l’agence d’espionnage.

La note indique que la sécurité interne du SCRS a «enquêté activement» sur les fuites d’informations et de documents classifiés de l’agence d’espionnage qui ont conduit à une série d’articles dans les médias à partir de novembre 2022.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Bureau du Conseil privé ont également ouvert des enquêtes.

Dans le cadre de ses efforts, le SCRS a vérifié le «vaste cheminement» des produits de renseignement finis du service d’espionnage qui parviennent régulièrement à des personnes disposant d’habilitations de sécurité dans divers organismes gouvernementaux.

«Bien que nous ne soyons pas en mesure de divulguer des détails précis en raison de l’enquête criminelle en cours de la GRC, je peux vous assurer que nous continuons de faire des progrès significatifs», indique la note au personnel.

En février 2023, le journal Globe and Mail, citant des documents classifiés du SCRS, a déclaré que la Chine s’efforçait d’assurer une victoire minoritaire libérale aux élections générales de 2021 et de vaincre les politiciens conservateurs considérés comme hostiles à Pékin.

Le gouvernement fédéral a ensuite nommé un rapporteur spécial pour examiner l’ingérence étrangère, l’une des nombreuses mesures visant à contrer l’ingérence et à renforcer la confiance dans le processus électoral.

Le Globe and Mail a publié en mars 2023 une lettre ouverte d’un responsable de la sécurité nationale anonyme qui a écrit qu’ils s’étaient adressés aux médias parce que les hauts fonctionnaires ne prenaient pas de mesures sérieuses contre l’ingérence étrangère.

De nouvelles fuites dans les médias et des pressions des partis d’opposition ont poussé le gouvernement à annoncer en septembre dernier qu’une juge du Québec mènerait une enquête publique sur les allégations d’ingérence étrangère et la capacité du gouvernement fédéral à traiter ce problème.

«Traité de fond en comble»

Interrogé le mois dernier lors de l’enquête, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que «la nature sensationnelle de ces fuites criminelles a piqué la curiosité, l’attention et les inquiétudes des Canadiens à l’égard de la question de l’ingérence étrangère».

Mais il a rejeté toute suggestion selon laquelle les fuites auraient incité le gouvernement à agir, affirmant que «c’était vraiment quelque chose que ce gouvernement avait déjà traité de fond en comble et qu’il continuait de traiter».

La note de mars du SCRS soulignait aux employés l’importance de bien gérer les informations classifiées, ajoutant que, peu importe la bonne intention d’une fuite, «la fin ne justifie pas les moyens».

«Les divulgations non autorisées mettent en danger les méthodes de renseignement, exposent la stratégie et fournissent aux adversaires – constamment à la recherche de nouvelles voies pour miner notre sécurité – des informations inestimables qui permettent la mise en œuvre de mesures visant à réduire l’efficacité des opérations de contre-espionnage et de lutte contre le terrorisme», indique la note.

«Les divulgations non autorisées mettent en danger les sources et minent la confiance de nos alliés envers le Canada en tant que partenaire fiable du renseignement.»

Il existe des processus de surveillance et d’examen au sein du gouvernement fédéral pour exprimer des préoccupations liées aux questions classifiées, ajoute la note.

En réponse aux questions, le porte-parole du SCRS, John Townsend, a déclaré que l’agence de renseignement continue d’enquêter sur la divulgation non autorisée d’informations classifiées aux médias, «en parallèle et en coordination avec d’autres organisations gouvernementales ainsi qu’avec l’enquête criminelle de la GRC».

«Comme les enquêtes sont en cours, je ne suis pas en mesure de parler de détails ou de fournir une mise à jour pour le moment. Le SCRS a fourni et continuera de fournir des mises à jour régulières aux employés au fur et à mesure que ces enquêtes se poursuivent.»

Les porte-parole de la GRC et du Bureau du Conseil privé ont refusé de commenter en raison des enquêtes en cours.

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