La ligne 96, qui fait le trajet entre Saint-Jean-sur-Richelieu et Montréal, est particulièrement appréciée par ses usagers qui s’inquiètent pour la plupart des changements à venir en 2025.
Pour Lucie Mc Donald, résidente de Saint-Jean, la nouvelle dérange. « J’adore prendre la ligne 96. Je me souviens, lorsque le REM a ouvert, la Ville de Saint-Jean avait assuré qu’elle n’arrêterait pas le transport jusqu’à Montréal », se remémore la retraitée.
Elle emprunte la ligne 96 trois fois par semaine pour se rendre à Montréal visiter son père souffrant. Son trajet dure généralement 1h30 : elle prend la 96 jusqu’au terminus à Bonaventure, puis emprunte deux lignes de métro.
Si elle profite aujourd’hui du tarif aîné, elle s’inquiète de l’augmentation des prix, mais surtout des changements de modes de transport. « Je n’ai pas envie de transférer encore et encore. C’est beaucoup de pas et du temps perdu », déplore Lucie Mc Donald, âgée de 72 ans.
Peser le pour et le contre
Diane Lafrance se rend à Montréal une fois par semaine et utilise la ligne express qui la dépose directement devant son lieu de travail. La résidente de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix prend la ligne 96 pour éviter la circulation, bien qu’elle ait sa propre voiture. Pour l’instant, le transport en commun lui coûte moins cher (environ 20$ par jour) et lui évite les frais de stationnement au centre-ville de Montréal.
Elle redoute cependant que se procurer une carte pour le REM, en plus de celle pour l’autobus interurbain, ne lui revienne plus cher que d’utiliser son automobile.
« [La Ville] ne nous donne pas assez d’alternatives pour qu’on puisse utiliser le transport en commun », se désole Mme Lafrance, qui explique qu’elle devra bientôt se rendre trois fois par semaine au travail. « Je vais devoir évaluer les coûts et faire la comparaison, voir où penche la balance », ajoute-t-elle. Actuellement, utiliser le REM de Brossard à Montréal coûte 4,75$ pour un trajet et 160$ pour une carte mensuelle. Ce tarif inclut aussi l’accès au métro et aux bus circulation sur l’île de Montréal.
Manque de solutions
Camille Blondin a déménagé dans le Haut-Richelieu pour se rapprocher de sa famille. Elle a choisi Saint-Jean-sur-Richelieu pour l’accessibilité du transport en commun vers Montréal, d’où elle est originaire et là où elle travaille.
« Je suis vraiment déçue par la Municipalité. Ils ne prennent pas en considération les besoins des citoyens. On n’a pas d’explication, on n’a vu aucune étude de marché ni de chiffres qui démontraient que c’était préférable d’aller vers le REM », ajoute-t-elle.
Elle doit se rendre trois fois par semaine au travail et se dit inquiète de la perte de temps dans les transferts. L’augmentation du prix du trajet ne l’enchante pas non plus. Si aucune solution n’est proposée par la Ville, elle dit avec assurance qu’elle fera le trajet en voiture à partir de juillet 2025, puisque son budget pour le transport en commun serait le même que celui pour sa voiture.
« Le fait de perdre le quai à Bonaventure ne devrait pas être un frein à aller à Montréal en autobus. On peut s’arrêter sur le bord d’une rue, il faut continuer la recherche active de solutions », mentionne la Johannaise d’adoption.