Des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Londres pour exiger le nettoyage des cours d’eau britanniques pollués par les eaux usées.
Les organisateurs estiment que 15 000 personnes ont participé à la marche le long de la Tamise jusqu’au Parlement, nombre d’entre elles portant du bleu et agitant des drapeaux bleus pour former une «rivière humaine». La police n’a pas donné d’estimation de la foule.
«La marche pour l’eau propre» a été organisée par plusieurs groupes, dont Greenpeace et Les Amis de la Terre.
La pollution de l’eau est devenue un problème de plus en plus important en Grande-Bretagne, attirant l’attention sur le changement climatique et sur l’héritage de la privatisation des services publics britanniques il y a plusieurs décennies.
Les entreprises privées n’ont pas modernisé leurs infrastructures, souvent victoriennes, pour faire face à la croissance démographique et à l’augmentation de la demande. Les fuites sont fréquentes et, en cas de fortes pluies, les entreprises rejettent des eaux usées brutes dans les rivières, les lacs et la mer.
Selon l’Agence pour l’environnement, le nombre de déversements a augmenté de plus de 50 % l’année dernière, atteignant le chiffre record de 464 000.
La pollution due aux eaux de ruissellement des exploitations agricoles souille également les cours d’eau britanniques, et le changement climatique aggrave la situation en provoquant des pluies plus intenses.
Imogen Grant, médaillée d’or en aviron aux Jeux olympiques de Paris, a déclaré qu’il était courant que les rameurs tombent malades après s’être entraînés sur la Tamise.
«Je passe des heures et des heures sur l’eau à m’entraîner chaque jour, et je vois des couches, des sacs en plastique et des déchets qui flottent. Il faut faire quelque chose. Ça doit changer», a-t-elle martelé.
Les compagnies des eaux affirment que l’autorité de régulation du secteur ne leur permet pas d’augmenter suffisamment les factures d’eau pour financer les améliorations.
Le gouvernement du Parti travailliste, élu en juillet, a présenté un projet de loi visant à renforcer la réglementation et à imposer des sanctions plus sévères aux compagnies qui causent de la pollution. Mais les manifestants ont déclaré qu’il fallait aller plus loin.
Chris Packham, un naturaliste et présentateur de télévision qui participait à la marche, a indiqué que les rivières britanniques étaient «parmi les pires d’Europe».
«Mais je suis plein d’espoir, parce que nous savons ce qu’il faut faire et que nous disposons des technologies nécessaires pour y remédier. Ce qu’il nous faut, c’est convaincre notre nouveau gouvernement d’agir plus rapidement», a-t-il déclaré.