MONTRÉAL — Des syndiqués de la Société des alcools du Québec ont tenu une cinquième journée de grève, lundi, dans les magasins et les bureaux.
Le syndicat détient un mandat de 15 jours de grève à exercer au moment opportun.
Il a choisi d’exercer une journée de grève un lundi parce que c’est traditionnellement une journée pour recevoir les livraisons provenant des entrepôts, a-t-il fait savoir lundi, au cours d’une conférence de presse devant une succursale, à Montréal. Les travailleurs dans les entrepôts de la SAQ ne sont pas membres du même syndicat; ils ne sont pas en grève.
Malgré la journée de grève, la direction de la société d’État a fait savoir que plusieurs succursales seraient ouvertes à compter de midi, exploitées par des cadres, comme le permet la loi.
D’ailleurs, aussi à midi, le Syndicat des employés de magasins et de bureaux, rattaché à la Fédération des employés des services publics, affiliée à la CSN, a prévu un rassemblement au centre-ville de Montréal.
Les négociations se poursuivent entre les parties; une autre rencontre est d’ailleurs prévue mardi, a précisé Lisa Courtemanche, présidente du syndicat.
Hormis les salaires, la question des assurances collectives est aussi en litige, de même que le nombre de postes à temps partiel par rapport aux postes à temps complet.
«On est ici pour que la négociation s’ouvre et puisse avoir lieu pour finir, aussi, parce que ça fait presque deux ans qu’on négocie, là. Ça fait qu’il faut qu’on en arrive à une conclusion», a lancé Mme Courtemanche, aux côtés de la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
Le syndicat n’exclut pas de recourir bientôt à d’autres journées de grève à même son mandat de 15 jours, alors que la période des festivités dans les bureaux et dans les familles pour Noël approche.
«La balle est dans le camp de l’employeur. Il a tout en main présentement pour régler. Ça fait 22 mois qu’on est en négociation; ça fait que la pression, c’est lui qui doit l’avoir, en ce moment, pour ne pas ‘scrapper’ le Noël des consommateurs», a ajouté Mme Courtemanche.
De son côté, la direction s’est dite déçue du choix du syndicat de débrayer encore une fois. « C’est avec déception que nous prenons acte de la décision du Syndicat SEMB de déclencher une autre journée de grève. Depuis les journées de grève des 17 et 18 octobre dernier, nous avons tenu plusieurs rencontres portant sur le volet monétaire et, bien qu’il reste du chemin à parcourir pour trouver un terrain d’entente, les discussions se poursuivaient. À l’approche des Fêtes, nous réitérons notre souhait de régler cette convention afin de retrouver, autant pour nos employés que pour nos clients, un retour à la normalité.»
La direction a dit souhaiter que les clients qui se rendront tout de même dans une succursale ne subissent pas les contrecoups du conflit de travail. «Nous espérons aussi que cette journée de grève se déroulera dans le respect et que l’expérience des clients qui choisiront de se présenter dans nos succursales aujourd’hui sera à la hauteur de nos valeurs et des standards qui nous guident.»
