MONTRÉAL — La fin de semaine intensive de négociation aux Postes n’a toujours pas permis de dénouement. Aucun avis de grève n’a encore été transmis, mais le risque demeure.
En vertu des règles, toute grève ou lock-out doit être précédé d’un préavis de 72 heures, le cas échéant.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes (STTP) est en position légale de déclencher une grève depuis le 3 novembre. Ses membres, les facteurs urbains, ruraux et suburbains, ont déjà approuvé un tel mandat dans une proportion de plus de 95 %.
Postes Canada et le syndicat ont négocié toute la fin de semaine dernière dans l’espoir de parvenir à une entente sur le renouvellement des conventions collectives, en vain, ont indiqué les deux parties.
Ces négociations «ont malheureusement été moins productives que nous l’espérions», a rapporté l’employeur.
Interrogé à Ottawa, le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, n’a pas voulu s’immiscer dans le conflit. «Notre plan, c’est de faciliter une entente collective. Moi, mon plan, c’est d’appuyer les deux parties à arriver à une entente collective.»
Livraison 7 jours et congés
Postes Canada affirme que ses services sont déjà affectés par le climat d’incertitude qui prévaut. «La menace d’une grève pendant la période des envois des Fêtes a déjà des répercussions importantes sur nos activités, ce qui a eu une incidence sur les volumes et les revenus et contribue à aggraver davantage notre situation financière.»
«Pour assurer un avenir meilleur à Postes Canada, nous devons apporter des changements majeurs à notre modèle de livraison, sinon l’entreprise perdra encore plus de terrain dans le marché exigeant de la livraison des colis d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur la négociation d’un modèle de livraison plus flexible qui nous permettrait d’offrir la livraison de colis abordable sept jours sur sept, une tarification plus compétitive et d’autres améliorations importantes au service», a expliqué Postes Canada.
L’employeur affirme que «le syndicat résiste au changement ou exige des contraintes majeures en ce qui concerne notre proposition d’un modèle de livraison flexible, ce qui en annulerait les avantages potentiels».
Le syndicat, de son côté, confirme que l’employeur requiert plus de «flexibilité» de la part des travailleurs pour livrer les colis la fin de semaine, «notre priorité étant de faire en sorte que celle-ci ne compromette pas les itinéraires réguliers à plein temps le reste de la semaine».
«L’employeur ne nous a pas convaincus que son plan protégera notre travail en semaine, son principal intérêt étant vraisemblablement d’obtenir la ‘ flexibilité’ qu’il désire pour livrer les colis au plus bas coût possible», ajoute le STTP.
Le syndicat précise que les parties ont aussi discuté de l’assurance invalidité de courte durée et des congés, lors des négociations de la fin de semaine dernière.
«Malheureusement, l’employeur s’est montré peu disposé à tenir compte de notre revendication consistant à inclure aux conventions collectives 10 jours de congé pour raisons médicales et sept jours de congé pour raisons personnelles. Postes Canada campe sur sa position d’inclure 13 jours de congé pour raisons personnelles, ce qui ne représente aucune amélioration par rapport aux dispositions actuelles», écrit le syndicat dans un message à ses membres.
Le STTP prévient que «s’il n’y a pas de réel progrès à la table de négociation, nous n’hésiterons pas à passer à l’étape suivante».
Le syndicat compte 55 000 membres dans l’ensemble du pays. Au Québec, il est affilié à la FTQ.