OTTAWA — Le Bloc québécois a toujours espoir que les libéraux accéderont à ses deux demandes, et ce, même si la date butoir imposée par le parti souverainiste au gouvernement minoritaire est dépassée.
«Il est possible que le gouvernement souhaite encore faire progresser (le projet de) loi protégeant la gestion de l’offre et même les traitements pour les retraités de 65 à 74 ans», a dit mardi le chef bloquiste Yves-François Blanchet en revenant sur les deux demandes de son parti.
Le Bloc avait donné aux libéraux jusqu’au 29 octobre pour marchander son soutien à la survie du gouvernement jusqu’à Noël contre l’adoption de deux de ses projets de loi, C-382 et C-319.
Aucune des deux propositions bloquistes n’est devenue loi, mais M. Blanchet estime que l’atteinte des objectifs du Bloc est toujours envisageable.
«Ça peut encore se produire», a-t-il tranché. Si tel est le cas, les libéraux auront l’assurance que les bloquistes éviteront que le gouvernement tombe d’ici aux Fêtes, a soutenu M. Blanchet.
L’équipe de la leader parlementaire des libéraux, Karina Gould, n’a pas voulu confirmer à La Presse Canadienne si les discussions avec les bloquistes progressent bien.
«Je suis en train d’avoir des conversations avec tous les partis et on va continuer avec ça», a répondu Mme Gould en mêlée de presse.
Pour que C-319 puisse cheminer dans son étude par la Chambre des communes, il faudrait d’abord débloquer la paralysie parlementaire qui sévit depuis plus d’un mois.
«Pour adopter une loi, il faut que le Parlement travaille et nous, d’ailleurs, on est un peu tanné d’un Parlement qui fait juste ne plus fonctionner. C’est rendu normal, la dysfonction du Parlement canadien», a déploré M. Blanchet.
Ainsi, il appuierait les libéraux dans une motion de clôture qui mettrait fin à l’impasse aux Communes si le gouvernement, en échange, acceptait de faire adopter C-319. Le projet de loi C-382, pour sa part, est à l’étude au Sénat depuis environ un an et demi et le Bloc veut que les libéraux forcent les sénateurs à adopter la pièce législative.
Les travaux réguliers de la Chambre des communes sont sur la glace puisque, à la demande des conservateurs, deux questions de privilège sont débattues depuis des semaines et empêchent les députés de se pencher sur tout autre élément à l’ordre du jour. Les conservateurs disent vouloir forcer le gouvernement à rendre publics des documents demandés en comité et qui n’ont pas été communiqués.
Or, le débat s’éternise et aucun vote sur ces deux questions de privilège n’a eu lieu pour clore la discussion-fleuve et passer à autre chose.
Mme Gould a imploré les conservateurs de «terminer avec le jeu politique et laisser la Chambre retourner à ses travaux».