Les partis jugent que le Québec a du retard à rattraper en matière de don d’organes

Katrine Desautels, La Presse Canadienne
Les partis jugent que le Québec a du retard à rattraper en matière de don d’organes

MONTRÉAL — Les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale sont unanimes: le Québec peut faire mieux en matière de don d’organes.

Le rapport de la Commission de la santé et des services sociaux portant sur les moyens de faciliter le don d’organes ou de tissus a été déposé à l’Assemblée nationale le 22 octobre. Lors d’un point de presse transpartisan, mardi, les formations politiques ont salué le travail accompli dans le cadre des travaux parlementaires.

«C’est un sujet qui dépasse toute partisanerie, alors on a travaillé avec le même objectif en tête, c’est-à-dire de faciliter l’accès et d’améliorer la situation du don d’organes et de tissus au Québec», a déclaré l’adjointe parlementaire du ministre de la Santé, Catherine Blouin.

Les partis ont semblé d’accord pour dire que le Québec a déjà été à l’avant-garde du don d’organes, mais que depuis plusieurs décennies il est à la traîne.

«On n’est pas très bon au Québec en matière de don d’organes et c’est malheureux, a soutenu le porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, Vincent Marissal. On peut faire beaucoup mieux et je pense qu’il y a des éléments dans ce qu’on propose pour faire beaucoup mieux.»

Selon M. Marissal, le système est l’enjeu principal de la piètre performance du Québec en ce qui a trait au don d’organes et de tissus. Il a affirmé que le système «tourne parfois le dos à des donneurs ou des receveurs».

Le porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, André Fortin, a exposé sensiblement le même enjeu. «Il faut se le dire: aujourd’hui, le Québec, dans la situation actuelle, n’est pas un chef de file en matière de don d’organes, loin de là. Il y a énormément d’améliorations qui peuvent être faites pour améliorer notre performance», a souligné le député libéral.

M. Fortin a fait valoir que les travaux parlementaires ont permis de mettre en lumière les différences majeures qui existent entre les établissements hospitaliers. «Si vous souhaitez donner vos organes et que vous décédez dans certains hôpitaux du Québec, malheureusement, ce ne sera pas possible parce que le processus de référencement, le processus d’identification de donneurs potentiels n’est pas à point», a-t-il affirmé.

Le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile, Joël Arseneau, a parlé de l’époque où le Québec était un meneur en transplantation. Il a donné l’exemple de la première greffe cardiaque au pays, qui a été effectuée au Québec en 1968.

«On a continué évidemment à progresser, mais pour toutes sortes de raisons, on a été dépassé par d’autres nations, d’autres juridictions. Aujourd’hui, il n’est pas trop tôt pour axer notre travail sur une réorganisation de l’ensemble de l’écosystème», a-t-il mentionné.

Les partis de l’opposition s’attendent à ce que les recommandations du rapport de la Commission fassent partie d’un éventuel projet de loi qu’ils espèrent voir aboutir d’ici la fin du présent mandat.

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