QUÉBEC — Québec se réjouit de l’arrivée éventuelle d’un troisième joueur dans la Bourse du carbone: l’État de Washington.
Un référendum tenu mardi a confirmé que l’État pourra ultérieurement se joindre à ce système de plafonnement des émissions de gaz à effet de serre (GES) géré par le Québec et la Californie.
En mêlée de presse mercredi matin, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a indiqué que l’arrivée d’un troisième joueur dans le marché permettrait de mieux contrôler les prix et offrirait un meilleur contrôle sur les crédits carbone.
Le référendum tenu mardi dans l’État demandait aux citoyens s’ils voulaient mettre un terme au système interne de plafonnement des émissions qui a déjà cours dans l’État, mais une majorité a voté contre.
«Le référendum visait à annuler ces efforts, maintenant que l’État peut aller de l’avant, on continue tout simplement, donc c’est une belle nouvelle, on aura vraisemblablement un troisième joueur dans notre marché du carbone», a commenté le ministre.
Le Québec pourra donc poursuivre ses pourparlers avec l’État pour qu’il arrime son système de plafonnement à celui du Québec et de la Californie.
Le marché du carbone fonctionne selon un mécanisme qui permet de réduire les émissions de GES: les entreprises des grands secteurs les plus polluants peuvent acheter aux enchères tous les trois mois des «unités», en quelque sorte des droits d’émission.
Aux enchères de février dernier, l’unité s’échangeait à plus de 50 $.
Année après année, le plafond des émissions autorisées diminue, ce qui pousse à la hausse le prix des unités et incite les entreprises à réduire leurs émissions, ou encore à acheter des «unités» dans l’autre territoire.
Le système interne déjà en place dans l’État de Washington a permis de rapporter 2,3 milliards $ US dans les coffres de l’État, rapporte le Washington State Standard, des fonds qui ont notamment permis de procéder à l’électrification de flottes d’autobus scolaires, ainsi qu’un crédit sur les factures d’électricité des ménages.
En septembre, M. Charette avait déjà fait savoir que le Québec n’avait plus espoir d’élargir davantage la Bourse du carbone à d’autres partenaires, outre Washington.
«Il y a quelques années, honnêtement, c’était un peu mon obsession, d’aller chercher de nouvelles adhésions, mais ce n’est plus le cas, la formule actuelle nous convient», avait-il admis.
L’arrivée de plusieurs nouveaux joueurs pourrait faire chuter le prix de la tonne d’équivalent de gaz carbonique que les entreprises québécoises et californiennes transigent actuellement, avait-il alors expliqué.
L’Ontario avait joint le marché du carbone, puis s’était retiré en 2018. Le Manitoba avait aussi fait part de son intention de joindre le SPEDE en 2015, mais avait fait marche arrière.