Harris encourage ses partisans à continuer de se battre pour défendre leurs idées

Chris Megerian et Darlene Superville, The Associated Press
Harris encourage ses partisans à continuer de se battre pour défendre leurs idées

Kamala Harris a déclaré mercredi qu’elle doit «accepter les résultats de l’élection» alors qu’elle encourageait ses partisans à continuer de se battre pour leur vision du pays après sa défaite face à Donald Trump.

La vice-présidente démocrate a affirmé que la bataille se poursuivrait «dans les isoloirs, devant les tribunaux et sur la place publique».

«Parfois, le combat prend du temps. Cela ne veut pas dire que nous ne gagnerons pas», a-t-elle souligné dans son discours à l’Université Howard, son alma mater et l’une des universités historiquement noires les plus réputées du pays, au même endroit où ses partisans ont regardé les résultats mardi soir avant de rentrer chez eux après minuit, lorsque M. Trump prenait les devants dans les États clés.

«Je reconnais le résultat de cette élection, mais je n’abandonne pas le combat qui a alimenté cette campagne», a déclaré Mme Harris.

Malgré ses avertissements sévères à l’égard de M. Trump, Mme Harris a fait preuve d’optimisme dans son allocution.

«Il est normal de se sentir triste et déçu, mais sachez que tout ira bien», a-t-elle lancé à ses partisans, alors que certains d’entre eux essuyaient des larmes.

Son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz, était dans la foule, tout comme Nancy Pelosi, l’ancienne présidente de la Chambre, et Barbara Lee, toutes deux originaires de l’État natal de Mme Harris, la Californie.

Le président actuel, Joe Biden, a publié une déclaration louangeant sa vice-présidente après son discours. «Elle poursuivra le combat avec détermination et joie. Elle continuera d’être une championne pour tous les Américains. Surtout, elle continuera d’être une dirigeante que nos enfants admireront pour les générations à venir, alors qu’elle marquera de son empreinte l’avenir de l’Amérique.»

Avant son allocution, Mme Harris a appelé M. Trump pour reconnaître le résultat de l’élection et le féliciter pour sa victoire. «Nous allons procéder à un transfert pacifique du pouvoir», a-t-elle assuré.

De son côté, M. Biden s’adressera aux Américains jeudi. Il s’est entretenu avec Mme Harris et M. Trump mercredi et a invité le président élu à le rencontrer bientôt à Washington pour préparer la transition.

Pas la sauveuse annoncée

Jadis considérée comme celle qui pourrait sauver le Parti démocrate après l’abandon de Joe Biden dans la course, Kamala Harris et ses partisans doivent maintenant prendre acte d’un profond rejet de l’électorat américain.

Mme Harris a été distancée dans tous les États clés par Donald Trump, un homme qu’elle décrivait pourtant comme un danger pour l’existence même des institutions fondamentales américaines.

Et pour la première fois lors de ses trois campagnes pour la Maison-Blanche, M. Trump semble en voie de remporter le vote populaire — malgré deux mises en accusation, des condamnations au criminel et sa tentative d’annuler sa précédente défaite électorale en 2020.

Les résultats sont particulièrement amers pour Mme Harris, car, en tant que vice-présidente en exercice, c’est elle qui doit superviser la certification officielle de l’élection par le Congrès, le 6 janvier.

C’est le même rôle que Mike Pence avait joué il y a quatre ans, lorsque M. Trump a ordonné à ses partisans de marcher sur le Capitole. Bien que les critiques aient déclaré que l’insurrection violente avait cristallisé, au fond, la menace que fait peser M. Trump sur la démocratie, cela n’a finalement pas dissuadé les Américains de l’envoyer à nouveau à la Maison-Blanche.

Mme Harris est devenue la candidate démocrate après que Joe Biden, qui avait déjà du mal à convaincre les électeurs qu’il pouvait rester président jusqu’à l’âge de 86 ans, a déçu considérablement lors du débat télévisé du 27 juin.

Il a abandonné la course le 21 juillet et il a aussitôt soutenu sa vice-présidente, qui a rapidement unifié le Parti démocrate autour de sa candidature.

Mais Mme Harris a fait face à de fortes difficultés dès le début. Elle a hérité de la gestion politique du président Biden à seulement 107 jours de l’élection, et elle a fait face à un électorat impatient et avide de changement.

Bien que Mme Harris ait proposé «une nouvelle voie à suivre», elle a eu du mal à se démarquer de manière significative du président en exercice, impopulaire. Elle n’a également eu que peu de temps pour se présenter aux électeurs sceptiques, qui n’ont jamais voté pour elle lors d’une primaire présidentielle.

Les démocrates sont désormais confrontés à la perspective de devoir recoller les morceaux lors d’une deuxième présidence Trump. Et on ne sait pas encore quel rôle Mme Harris jouera dans l’avenir de son parti.

«Le travail de protection contre les impacts d’une présidence Trump commence dès maintenant», a écrit Jen O’Malley Dillon, directrice de la campagne électorale de Kamala Harris, dans un courriel adressé au personnel de campagne.

«Je sais que la vice-présidente n’a pas terminé ce combat et je sais que vous serez également des leaders dans cette mission collective», a-t-elle ajouté.

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