VANCOUVER — Les négociations contractuelles dans le cadre d’un conflit de travail qui paralyse le transport de conteneurs dans les ports de la Colombie-Britannique depuis lundi ont été interrompues.
Dans une mise à jour publiée sur son site web samedi soir, la BC Maritime Employers Association (BCMEA) a déclaré qu’elle et que la section 514 de l’International Longshore and Warehouse Union Local ont rencontré séparément le Service fédéral de médiation et de conciliation (SFMC) et qu’«aucun progrès n’a été réalisé».
En conséquence, aucune autre négociation contractuelle n’est prévue.
«Les parties ont rencontré séparément le SFMC et, sur la base des discussions qui ont eu lieu, aucun progrès n’a été réalisé. Sur cette base, le SFMC a conclu la médiation et aucune autre réunion n’est prévue», ont indiqué les employeurs dans un communiqué.
Les employeurs et le syndicat devaient initialement se rencontrer pendant trois jours dans le cadre de pourparlers sous médiation pour tenter de sortir de l’impasse dans les négociations.
Le syndicat, qui représente plus de 700 superviseurs de débardeurs dans les ports, dont ceux de Vancouver, de Prince Rupert et de Nanaimo, est sans contrat depuis mars dernier.
Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, est intervenu plus tôt durant la grève pour parler aux dirigeants des deux parties et leur demander de reprendre les pourparlers.
M. MacKinnon avait déclaré que les pourparlers «progressaient à un rythme insuffisant, ce qui indique une absence inquiétante d’urgence de la part des parties concernées» — un sentiment partagé par plusieurs groupes d’entreprises à travers le Canada.
Dans une lettre conjointe, plus de 100 organisations, dont la Chambre de commerce du Canada, le Conseil canadien des affaires, ainsi que des associations représentant des secteurs allant de l’automobile et des engrais à la vente au détail et à l’exploitation minière, ont exhorté le gouvernement à faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à l’arrêt de travail.
«Bien que nous reconnaissions les efforts déployés pour poursuivre la médiation, les parties n’ont pas été en mesure de parvenir à une entente négociée», indique la lettre. «Le gouvernement fédéral doit donc prendre des mesures décisives, en utilisant tous les outils à sa disposition pour résoudre ce conflit et limiter les dommages causés par cette perturbation.»
«Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de mettre une fois de plus les entreprises canadiennes en danger, ce qui met en péril les moyens de subsistance des Canadiens.»
Entre-temps, le syndicat a affirmé avoir déposé une plainte auprès du Conseil canadien des relations industrielles contre les employeurs, alléguant que l’association avait menacé de retirer les conditions existantes du dernier contrat en contact direct avec ses membres.
«La BCMEA tente de saper le syndicat en essayant de retourner les membres contre sa direction démocratiquement élue et son comité de négociation – malgré le fait que la BCMEA sait très bien que nous avons reçu un mandat de 96 % pour prendre des mesures de grève si nécessaire», a soutenu le président du syndicat, Frank Morena, dans un communiqué.
Les employeurs ont répondu en qualifiant la plainte d’«autre réclamation sans fondement», ajoutant que l’offre finale au syndicat qui comprend une augmentation salariale de 19,2 % sur une période de quatre ans reste sur la table.
«L’offre finale est sur la table depuis plus d’une semaine et représente une proposition juste et équilibrée pour les employés, et si elle est acceptée, elle mettrait fin à ce conflit», peut-on lire dans le communiqué des employeurs. «L’offre n’exige aucune concession de la part du syndicat.»
Le syndicat a déclaré que l’offre ne traite pas de la question clé des besoins en personnel dans les terminaux, car le port introduit davantage d’automatisation dans le chargement et le déchargement des marchandises, ce qui pourrait potentiellement nécessiter moins de travailleurs pour fonctionner que les anciens systèmes.
Le port de Vancouver est le plus grand du Canada et a connu un certain nombre d’interruptions de travail, dont deux cas impliquant les secteurs ferroviaire et de l’entreposage des céréales plus tôt cette année.
Une grève de 13 jours menée par un autre groupe de travailleurs du port l’année dernière a entraîné la perturbation d’une quantité importante de transport maritime et de commerce.