SUFFIELD, Alta. — Pendant que des Canadiens s’apprêtent à célébrer le jour du Souvenir, la vie suit son cours dans les bases de l’armée canadiennes, notamment à Suffield dans le sud de l’Alberta.
Plusieurs réservistes espèrent être déployés au sein de la brigade multinationale de l’OTAN en Lettonie afin de dissuader la Russie d’envahir ce pays.
En attendant ce jour, les réservistes du 41e groupe-brigade du Canada se rassemblent à la base de Suffield afin d’être formés à l’art de la guerre. Leur âge varie de 18 à 49 ans. On y retrouve notamment un enseignant, le propriétaire d’une mercerie, un détective privé et un guide de montagne.
Le commandant de l’unité, le colonel Chris Hunt, lance des encouragements aux réservistes qui s’entraînent à tirer un canon C6.
«Pour ceux qui viennent de terminer la formation de base de fantassin, je vous signale que nous allons devoir recruter deux groupes de combat en 2027 et en 2028. Alors, tentez d’être efficaces dans le plus de formes de combat possible, crie-t-il pour se faire entendre. Cet entraînement vous rendra apte à être déployés. Nous sommes tous à merci de l’actualité pour devenir des soldats à temps plein.»
La base créée en 1972 est située à 260 km au sud-est de Calgary. Ses 2700 kilomètres carrés en font le plus grand camp d’entraînement militaire au pays. Les collines et les hautes herbes s’étendent jusqu’à l’horizon. Pour des raisons de sécurité, le champ d’artillerie est éloigné de 20 km des autres secteurs de la base.
Le capitaine Peter Rosendal âgé de 55 ans, sera promu au poste de major lorsqu’il sera déployé en Lettonie en décembre pour une période de six mois.
«J’ai bien hâte. C’est mon premier déploiement.»
L’officier est membre du South Alberta Light Horse, une unité de reconnaissance blindée. Il a été membre de la Réserve de 1986 à 2000. Il a été enseignant au secondaire pendant 17 ans avant de s’engager de nouveau.
«Je suis une drôle de bibitte, convient-il. J’ai dû rependre toute la formation de base.»
Selon lui, à cause des conflits qui pullulent, notamment en Ukraine, la formation devient plus urgente.
Le major Brent Peters s’est engagé quand il n’avait que 17 ans. Il a continué de servir à titre de réserviste au sein du King’s Own Calgary Regiment. Il a déjà été déployé en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan.
«Les recrues ont vraiment hâte de conduire un véhicule blindé», dit l’officier, qui est guide de montagne dans le civil.
Le soldat Rhys Dunning-Jones, âgé de 23 ans, raconte qu’il vient d’une famille de militaires. Son objectif est d’améliorer sa force physique et sa résistance mentale.
«C’est génial de faire partie d’un plus grand groupe, d’un groupe plus cohérent. On peut aussi s’entraîner à la mitrailleuse aussi. Franchement, j’aimerais vraiment avoir la chance d’être déployé.»
Le colonel Hunt dit que le recrutement a été accéléré. Le nombre de demandes pour se joindre au groupe a augmenté.
L’officier rappelle que le Canada a un engagement à long terme avec la mission de l’OTAN en Lettonie. Au cours des six prochains moins, au moins 120 membres de l’unité seront transférés dans cette région.
«L’armée sera présente pour longtemps en Lettonie. Alors pour respecter cet engagement, nous aurons besoin de réservistes auprès des soldats réguliers.»