Un nouveau typhon a frappé lundi une région agricole du nord-est des Philippines après que des milliers de personnes ont été évacuées vers des endroits sûrs, tout en luttant pour se remettre des ravages causés par trois tempêtes successives au cours des trois dernières semaines.
Le typhon Toraji a frappé la province d’Aurora, dans le nord-est du pays, et devrait souffler sur la région montagneuse de Luzon, où le président Ferdinand Marcos Jr. a inspecté la veille les dégâts causés par la dernière tempête et a dirigé la distribution de colis alimentaires aux habitants des provinces de Cagayan et d’Ilocos.
M. Marcos n’a pas participé au forum de la Coopération économique Asie-Pacifique qui s’est tenu cette semaine au Pérou, afin de superviser les efforts de reconstruction après les deux tempêtes qui se sont succédé.
Après avoir touché terre à Aurora lundi matin avec des vents soutenus allant jusqu’à 130 kilomètres par heure et des rafales allant jusqu’à 180 km/h, le typhon devrait se diriger vers le nord-ouest à travers Luzon, s’affaiblir en traversant une chaîne de montagnes, puis souffler dans la mer de Chine méridionale.
Le ministre de l’Intérieur Jonvic Remulla a ordonné dimanche l’évacuation forcée des habitants de 2500 villages qui devraient être touchés par le typhon Toraji, appelé localement Nika, prévenant que les montagnes, les vallées et les plaines de Luzon, détrempées par la pluie, étaient plus exposées aux crues soudaines et aux glissements de terrain.
Avec l’approche rapide du typhon, il y avait peu de temps pour mettre en sécurité un grand nombre de personnes, a-t-il dit. «Nous comprenons que certains souhaitent rester, mais nous devons les faire partir», a affirmé M. Remulla aux journalistes.
L’armée a indiqué que ses forces d’intervention en cas de catastrophe ont été déployées près des zones à haut risque et qu’elles se tiennent prêtes à faire face à de nouvelles éventualités. Elle a ajouté qu’elle avait suspendu les exercices de combat dans le nord en raison des conditions météorologiques.
«Notre engagement reste inébranlable pour protéger et aider nos compatriotes, en particulier en cas de catastrophe», a soutenu le porte-parole des forces armées des Philippines, le colonel Francel Margareth Padilla.
Les écoles ont été fermées, les services de traversier inter-îles et les vols intérieurs ont été suspendus dans les provinces situées sur ou à proximité de la trajectoire du typhon, la 14e perturbation météorologique à frapper l’archipel philippin cette année. Les météorologues ont déclaré qu’ils surveillaient une autre tempête en préparation dans le Pacifique qui pourrait affecter le pays si elle se renforce.
Les deux derniers typhons et une tempête tropicale ont causé plus de 160 morts, endommagé des milliers de maisons et de terres agricoles et affecté plus de neuf millions de personnes, dont des centaines de milliers qui ont fui vers des abris d’urgence. Les Philippines ont reçu l’équivalent d’un à deux mois de pluie en seulement 24 heures dans certaines villes.
Dépassées par les prévisions, les Philippines ont reçu l’aide des pays d’Asie du Sud-Est, Singapour en tête, ainsi que des États-Unis, alliés de longue date, pour acheminer de la nourriture, de l’eau et d’autres aides vers les provinces du nord durement touchées.
L’archipel philippin est souvent frappé par des typhons et des tremblements de terre et compte plus d’une douzaine de volcans actifs, ce qui en fait l’un des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles au monde.
En 2013, le typhon Haiyan, l’un des cyclones tropicaux les plus violents jamais enregistrés, a fait plus de 7300 morts ou disparus, a rasé des villages entiers et a provoqué l’échouage de navires et la destruction de maisons dans le centre des Philippines.