MONTRÉAL — Plusieurs dignitaires, dont le premier ministre du Québec et la mairesse de Montréal, ont participé à une cérémonie du jour du Souvenir au centre-ville de Montréal.
Coquelicot à la boutonnière, le premier ministre François Legault a rendu hommage à ceux et celles qui ont combattu sous le drapeau lundi matin, devant la Cathédrale Marie-Reine-du-monde.
«C’est important, ils ont été courageux et il faut se souvenir de ces personnes», a indiqué le premier ministre en soulignant que le monde n’est pas à l’abri de conflits majeurs.
«On a pensé pendant un certain temps qu’il n’y en aurait plus de grandes guerres. Mais quand on regarde ce qui se passe en Ukraine, quand on regarde ce qui se passe au Moyen-Orient, on ne le souhaite pas, mais c’est pas impossible.»
Juste avant qu’il prenne la parole devant la cathédrale, des centaines de militaires avaient défilé devant lui, au pas cadencé, sur le boulevard René-Lévesque.
Le premier ministre était notamment accompagné de son épouse Isabelle Brais et du ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière.
Celui-ci, un ancien militaire qui a effectué plusieurs missions dans différents pays, a tenu à rappeler que plus de 12 000 Autochtones ont servi dans les Forces armées canadiennes.
«C’est une réalité qui est peu connue. Pendant la première Grande Guerre, il y en avait 4000. C’était un homme sur quatre dans plusieurs communautés qui servaient comme volontaire. C’est un grand engagement et on tient à le souligner.»
Un peu plus tôt, peu après 11 heures, des dignitaires, dont la mairesse Valérie Plante, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et le ministre de l’Immigration, Marc Miller, ainsi que des membres des Forces armées canadiennes ont déposé des couronnes de fleurs arborant des coquelicots rouges au pied du cénotaphe à la Place du Canada.
Le vétéran Luc Fortier, qui a été au service du Royal 22e Régiment pendant 32 ans, participait également aux cérémonies.
Au cours des dizaines de missions qu’il a effectuées, il a perdu «beaucoup d’amis et beaucoup de frères d’armes» et, pour lui, le jour du Souvenir est l’occasion de se recueillir «et de penser aux bons amis perdus».
La dernière mission qu’il a effectuée était en Afghanistan.
Malgré le retour en force des talibans, qui ont accentué les restrictions déjà drastiques aux droits de la personne, Luc Fortier garde l’espoir que l’intervention canadienne dans ce pays et les sacrifices, dont la mort de dizaines de Canadiens, n’ont pas été vains.
«Si on regarde l’Afghanistan, c’est revenu au point de départ. Mais pendant les 20 ans qu’on était là, tout un chacun, y compris les gens qui sont décédés là-bas, on a semé des petites graines dans la jeunesse en leur permettant d’aller à l’école» et «parmi ces jeunes-là, un jour, je l’espère, des leaders vont émerger et il y en a qui vont remettre le pays sur pied».
Les Fusiliers Mont-Royal ainsi que les musiciens du Royal Highland Regiment ont joué des airs solennels, notamment de trompette et de cornemuse, pendant la cérémonie qui s’est déroulée entre 11h et midi.
Après une salve de coups de canon, Matthew Krisko MacCormack est allé déposer une couronne au pied du cénotaphe.
Chaque année, il participe à la cérémonie du jour du Souvenir en l’honneur de son grand-père.
D’ailleurs, lundi matin, il transportait avec lui un tableau sur lequel le portrait du père de sa mère était dessiné au pastel.
Son grand-père, Joseph MacCormack, est mort des suites de blessures de guerre, à son retour à l’île du Prince-Édouard, après avoir servi dans la Première Guerre mondiale.
«Dans ce temps-là, les vétérans n’étaient pas suivis» et «ils étaient laissés seuls avec leur famille» et «ma grand-mère a dû se battre pour réussir à obtenir un petit peu de pension», des décennies après la mort de son grand-père, a raconté Matthew Krisko MacCormack.
«Ils sont partis de leur communauté, où ils étaient confortables, pour aller se battre pour la liberté», alors c’est la moindre des choses de leur rendre hommage, a-t-il ajouté.