LAVAL — L’entraîneur-chef Pascal Vincent n’est pas en mesure d’offrir une explication, pour le moment, et Alex Barré-Boulet croit que c’est plus une coïncidence qu’autre chose. Ce qui est sûr, c’est que l’avantage numérique du Rocket de Laval, jusqu’à maintenant, n’a pas le même lustre à l’étranger que sur la patinoire de la Place Bell.
Les deux parties du dernier week-end au domicile des Senators de Belleville — même si la formation lavalloise en a gagné une — ont fait en sorte de creuser l’écart qui existe entre l’avantage numérique du Rocket, version domicile et version club visiteur.
Globalement, le Rocket se classe à égalité au 18e rang parmi les 32 clubs qui composent la Ligue américaine, donc en deuxième moitié de peloton, avec un taux de réussite de 16,7% grâce à six buts en 36 tentatives avec l’avantage d’au moins un joueur.
Quatre de ses six buts appartiennent à Joshua Roy. Les deux autres ont été inscrits par Jared Davidson et Filip Mesar, qui sont tous deux blessés.
Cependant, alors que le Rocket se distingue devant ses partisans avec un rendement de 23,8% (5-en-21) — ce qui lui confère le septième rang du circuit — il occupe le 30e échelon dans la ligue à l’étranger avec un taux d’efficacité de seulement 6,7% (1-en-15).
Pour retracer ce but, il faut remonter au tout premier match de la saison, le 11 octobre à Providence, lorsque Mesar a fait vibrer les cordages en deuxième période, à la troisième tentative du Rocket.
Depuis, le Rocket vit une sorte de randonnée dans le désert avec 12 essais infructueux consécutifs sur les glaces rivales, incluant cinq vendredi soir et trois autres samedi.
Autant Vincent et Barré-Boulet étaient d’avis, lundi, que ça n’avait pas été tout noir lors des deux parties contre Belleville.
«Il y a eu des hauts et des bas, mais je dirais que c’est allé beaucoup mieux lors du deuxième match que lors du premier», a décrit Barré-Boulet, qui occupe régulièrement une place au sein de la première unité.
«J’ai eu un filet désert et je pense que ‘Giggy’ (Brandon Gignac) a eu un filet désert où on n’a pas réussi à marquer, mais ça fait partie de la ‘game’. Des fois, en avantage numérique, tu vas faire des mauvais jeux et la rondelle va entrer (dans le filet). En avantage numérique, le but, c’est de prendre du momentum tout le match. Je pense que notre avantage numérique, surtout dans le deuxième match, a bien fait.»
«On a bien bougé la rondelle, on a eu des chances de marquer. Des fois, on ne tirait pas, des fois, on avait des filets pratiquement ouverts et on ne finissait pas alors qu’on aurait fini dans le passé», a ajouté Vincent.
Quant aux insuccès de l’avantage numérique à l’étranger, Vincent semble vouloir donner la chance au coureur surtout que l’équipe n’a joué que cinq parties sur la route.
«L’échantillon est encore trop petit. Mais ça reste que c’est cinq contre quatre, on est sur une glace de la même grandeur. Présentement, je n’ai pas de réponse. On va voir.»
De son côté, Barré-Boulet ne voit aucun lien de cause à effet.
«C’est juste un adon. Honnêtement, ça reste les mêmes jeux. Ça reste cinq contre quatre. C’est sûr (qu’à Laval), avec la foule qui embarque, ça aide un petit peu, mais personnellement, il n’y a pas grande différence.»
Farrell a l’appui de Vincent
Pendant que des joueurs comme Roy, Barré-Boulet, Logan Mailloux et Owen Beck contribuent directement aux succès du Rocket depuis le début de la campagne, un coéquipier ne demanderait pas mieux de les imiter.
L’attaquant Sean Farrell connaît fort possiblement les pires moments de sa jeune carrière, lui qui est toujours à la recherche d’un premier point après 10 matchs cette saison.
Ça fait contraste avec sa récolte de 12 points, dont quatre buts, à ses 14 premières parties avec le Rocket l’an dernier.
«C’est évident que ce n’est pas fantastique, mais l’équipe gagne. Donc, je dois simplement trouver des moyens de demeurer positif et retrouver mon rythme», a déclaré Farrell après l’entraînement du Rocket lundi.
Farrell, dont le dernier but remonte au 24 mars 2024, à Toronto, et le dernier point, au 11 avril, à Cleveland, admet qu’une telle disette peut devenir préoccupante.
«C’est sûr que quand ça ne va pas comme tu l’espères, tu y penses un peu plus. Tu tiens peut-être ton bâton de façon un peu plus serrée. C’est difficile, mais j’essaie de trouver un moyen de récolter un but et me mettre en marche à partir de là.»
À travers cette disette, Farrell dit sentir l’appui de ses coéquipiers et du groupe de leaders de l’équipe. Il peut aussi compter sur le soutien de son entraîneur-chef.
«Je trouve qu’il va bien dans le sens où il travaille fort, il essaie d’exécuter. Lors du dernier match, il était au filet», a souligné Vincent lundi.
«C’est juste une question de pouces dans son cas. Il est aux bonnes places, il essaie de bien gérer la rondelle. Je n’ai rien à lui reprocher. Son intensité est bonne, ses lectures de jeu sont bonnes. Je pense que ça va débloquer à un moment donné.»
Vincent est conscient que Farrell s’ajoute probablement un peu de pression parce qu’il ne produit pas au rythme espéré.
«Par contre, nos meetings avec lui sont très positifs. À un moment donné, il va produire. S’il commence à tricher, là, il va se faire mal et il va faire mal à l’équipe. Mais il ne triche pas du tout.»
Le Rocket disputera ses trois prochaines parties à l’étranger, dont deux sur la glace des Americans de Rochester, mercredi et samedi. Vendredi, la formation lavalloise rendra visite au Crunch de Syracuse.