De hauts responsables des garde-côtes grecs et turcs ont convenu de renforcer la coopération pour restreindre l’une des principales voies de migration illégale vers l’Europe, ont annoncé mercredi les autorités.
Un communiqué des garde-côtes grecs indique que la réunion de mardi sur l’île grecque de Chios, dans l’est de la mer Égée, était la première du genre en cinq ans. Elle devrait être suivie d’une autre en Turquie en février 2025.
Les pourparlers ont eu lieu dans un contexte d’amélioration progressive des relations entre les deux rivaux régionaux historiques, après un creux en 2020 qui a vu une montée des tensions militaires sur les droits d’exploration gazière extracôtière.
Le communiqué indique que les responsables des garde-côtes ont convenu d’accroître la coopération sur le terrain ainsi que dans l’échange de renseignements sur les groupes organisés de passeurs de migrants.
Chaque année, des milliers de migrants risquent le court et dangereux périple en mer de la côte ouest de la Turquie jusqu’aux îles grecques de l’est, la plupart du temps, dans de petites embarcations impraticables. Venus du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Asie, ils cherchent une vie meilleure dans l’Union européenne.
Selon le ministre grec de la Marine marchande, Christos Stylianides, la réunion de Chios «s’est tenue dans un climat exceptionnel et nous avons convenu de conclusions concrètes et opérationnelles» sur la limitation des flux migratoires et la lutte contre les passeurs.
Selon les données des Nations unies, plus de 52 000 personnes sont entrées illégalement en Grèce depuis le début de l’année, la grande majorité par la mer depuis la Turquie. Il s’agit d’une augmentation par rapport à 2023, lorsque près de 49 000 migrants sont arrivés en Grèce entre le 1er janvier et le 31 décembre.
Cette hausse est en grande partie due à une augmentation du nombre de personnes effectuant la traversée maritime plus longue et plus dangereuse depuis la Libye, avec près de 4000 arrivées jusqu’à présent depuis ce pays d’Afrique du Nord. La plupart se dirigent vers l’île de Crète, au sud de la Grèce continentale, au large de laquelle 19 personnes ont été récupérées mardi à bord d’une petite embarcation par un cargo de passage.
Les garde-côtes grecs ont déclaré mercredi qu’une des personnes à bord du bateau avait été arrêtée, soupçonnée d’appartenir à un réseau de passeurs de migrants qui avait réclamé jusqu’à 6500 $ US pour une place sur le navire, parti de Tobrouk, dans l’est de la Libye, et resté en mer pendant deux jours.