La grève illimitée des ingénieurs du gouvernement commence à 17h

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
La grève illimitée des ingénieurs du gouvernement commence à 17h

MONTRÉAL — La grève illimitée des ingénieurs du gouvernement du Québec commencera bel et bien à 17h ce jeudi, les parties n’ayant pas réussi à parvenir à une entente sur le renouvellement de la convention collective.

Ils sont 2000 ingénieurs, membres de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), qui travaillent surtout au ministère des Transports, mais aussi à l’Environnement, à la Cybersécurité, aux Affaires municipales, à l’Agriculture, à l’Énergie et Ressources naturelles.

Quelque 490 d’entre eux pourraient potentiellement être affectés aux services essentiels, comme des interventions auprès des infrastructures.

Le litige porte sur les salaires, le recours à la sous-traitance vers le privé, la flexibilité demandée et l’autonomie professionnelle des ingénieurs, notamment.

La semaine dernière, le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait tenu à rappeler qu’il avait déjà «conclu des ententes avec 98 % des salariés des secteurs public et parapublic» à ce jour.

«Nous espérons aussi en arriver à une entente avec les ingénieurs de l’État», avait-il ajouté, avant de rappeler que des services essentiels seront maintenus, le cas échéant.

Mais le président de l’APIGQ, Marc-André Martin, reproche au gouvernement de ne pas vouloir suffisamment investir dans son expertise interne en génie et lui permettre de jouer pleinement son rôle.

«Nous sommes le rempart contre la collusion et présentement, ce que le gouvernement fait, c’est qu’il s’attaque à son unique rempart contre la collusion» en donnant des contrats au privé plutôt que d’investir dans l’expertise à l’interne, déplore M. Martin.

«On le voit dans les infrastructures: les coûts explosent; on a perdu le contrôle sur les infrastructures; ça nous coûte excessivement cher», ajoute le président de l’APIGQ.

«On demande d’avoir plus de mandats complexes. On veut se mettre les mains dans l’ingénierie. On veut revenir à l’avant-plan, justement pour remettre de l’ordre dans les infrastructures. Et le gouvernement nous dit: non, fin de non-recevoir», soutient M. Martin.

Sur la question salariale, les ingénieurs ne se voient pas encore offrir 17,4 % sur cinq ans, soit l’augmentation qui a été accordée à l’ensemble des employés de l’État.

«Les hausses salariales accordées dépendront des contreparties obtenues en matière de flexibilité. Les discussions doivent se poursuivre aux tables», avait répondu à ce sujet le Conseil du trésor.

Le déclenchement de la grève paraît donc inévitable, même si une rencontre de négociation a encore eu lieu mercredi.

Le syndicat prévoit également des «activités de visibilité» lundi à Montréal près du pont-tunnel Louis-Hippolyte La Fontaine et mardi à Québec, près des bureaux du Conseil du trésor.

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