Racisme allégué: Front commun à l’Assemblée nationale contre les propos de Bouazzi

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Racisme allégué: Front commun à l’Assemblée nationale contre les propos de Bouazzi

QUÉBEC — Alors que Québec solidaire (QS) souhaite passer à autre chose, la controverse entourant les propos du député solidaire Haroun Bouazzi concernant du racisme allégué à l’Assemblée nationale va se poursuivre cette semaine. Les trois autres partis vont s’unir mardi en déposant chacun une motion pour dénoncer les propos de l’élu solidaire.

Le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, déposera une motion sans préavis. Il n’a toutefois pas été possible d’avoir le texte en question.

La motion péquiste vise à ce que les élus affirment qu’aucun des membres de l’Assemblée nationale «n’est motivé par le racisme et la construction négative ou inférieure de “l’Autre” et dénonce fortement tout propos en ce sens».

Celle du PLQ demande que le parlement du Québec «se dissocie de toute déclaration suggérant que cette Assemblée et ses membres sont racistes».

Ces motions ont pour but de forcer les députés solidaires à se positionner sur les déclarations du député de Maurice-Richard.

Haroun Bouazzi est au centre d’une controverse en raison des propos qu’il a tenus au gala de la Fondation Club Avenir : «Dieu sait que je vois ça à l’Assemblée nationale tous les jours, la construction de cet Autre, de cet Autre qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est autochtone, et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure», avait-il alors déclaré.

Il a été rappelé à l’ordre par les deux co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois et Ruba Ghazal, qui ont affirmé que ses déclarations étaient «maladroites, exagérées et polarisantes».

Malgré tout, M. Bouazzi avait persisté et signé lors d’une entrevue à la radio de Radio-Canada vendredi matin, en ciblant entre autres les ministres Christian Dubé et Lionel Carmant ainsi que le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.

Cette polémique a éclipsé le congrès de QS de la fin de semaine. Le parti a finalement adopté une résolution d’urgence dans le but de mettre cette controverse derrière eux.

La motion solidaire affirme que le parti «ne soutient pas et n’a jamais soutenu que l’Assemblée nationale et ses membres sont racistes». Elle réaffirme aussi la volonté du parti de lutter contre le «racisme systémique» et «condamne fermement les menaces, la violence et la campagne de diffamation dirigée contre le député Haroun Bouazzi».

En réaction à l’adoption de cette motion, le député de Maurice-Richard a écrit sur le réseau social X que «l’appui spontané que j’ai reçu des membres et la façon dont elles et eux se sont mobilisé.e.s pour trouver la meilleure manière d’exprimer leur soutien ces derniers jours m’a ému et énergisé. Cette proposition d’urgence réaffirme l’unité du parti et du caucus».

Visiblement, la résolution solidaire n’aura pas été suffisante pour calmer la grogne des autres partis à l’Assemblée nationale.

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