Le Hezbollah a tiré au environ 250 roquettes et autres projectiles sur Israël, dimanche, blessant sept personnes dans le plus lourd barrage du groupe militant depuis plusieurs jours, en réponse aux frappes israéliennes meurtrières à Beyrouth, alors que les négociateurs poursuivaient leurs efforts de cessez-le-feu pour mettre fin à la guerre.
Certains des projectiles tirés dimanche ont été interceptés, a souligné l’armée israélienne.
Les services de secours israéliens Magen David Adom ont mentionné avoir soigné sept personnes, dont un homme de 60 ans dans un état grave à la suite de tirs de roquettes sur le nord d’Israël, un homme de 23 ans légèrement blessé par une explosion dans la ville centrale de Petah Tikva et une femme de 70 ans qui a inhalé de la fumée d’une voiture qui a pris feu à cet endroit.
À Haïfa, une roquette a touché un immeuble résidentiel qui risquait de s’effondrer, selon la police. On ignore si les blessures et les dégâts ont été causés par des roquettes ou des intercepteurs. Les sirènes ont de nouveau hurlé dans le centre et le nord d’Israël quelques heures plus tard.
Une réponse
Pendant ce temps, une frappe israélienne sur un centre de l’armée libanaise a tué un soldat et en a blessé 18 autres sur la route côtière du sud-ouest entre Tyr et Naqoura, a fait savoir l’armée libanaise.
L’armée israélienne a exprimé ses regrets et a indiqué que la frappe — qui est en cours d’examen — s’est produite dans une zone de combat contre le Hezbollah, tout en ajoutant que ses opérations sont dirigées uniquement contre les militants.
Des frappes aériennes israéliennes sans avertissement ont aussi pilonné samedi le centre de Beyrouth, tuant au moins 29 personnes et en blessant 67, d’après le ministère libanais de la Santé.
De la fumée s’est à nouveau envolée au-dessus de Beyrouth dimanche avec de nouvelles frappes. L’armée israélienne a déclaré avoir ciblé les centres de commandement du Hezbollah dans la banlieue sud de Dahiyé, où les militants ont une forte présence.
Les frappes israéliennes ont tué plus de 40 soldats libanais depuis le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah, même si l’armée libanaise est restée largement à l’écart. Le premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, a condamné la dernière frappe comme une attaque contre les efforts de cessez-le-feu menés par les États-Unis, la qualifiant de «message direct et sanglant rejetant tous les efforts et contacts en cours» pour mettre fin à la guerre.
Le Hezbollah avait commencé à tirer des roquettes, des missiles et des drones sur Israël après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 depuis la bande de Gaza, qui a déclenché la guerre dans cette région. Le groupe militant avait présenté ces attaques comme un acte de solidarité avec les Palestiniens et le Hamas. L’Iran soutient les deux groupes armés.
Israël avait lancé des frappes aériennes de représailles contre le Hezbollah, et le conflit de faible intensité a dégénéré en guerre totale en septembre dernier, lorsqu’Israël a lancé des vagues de frappes aériennes sur de grandes parties du Liban et tué le principal dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi que plusieurs hauts commandants.
Les attaques israéliennes ont fait plus de 3700 morts au Liban, selon le ministère de la Santé. Les combats ont déplacé environ 1,2 million de personnes, soit un quart de la population libanaise.
Du côté israélien, environ 90 soldats et près de 50 civils ont été tués par des bombardements dans le nord d’Israël et dans les combats qui ont suivi l’invasion terrestre israélienne début octobre. Environ 60 000 Israéliens ont été déplacés du nord du pays.
Davantage de pressions
L’administration de Joe Biden a passé des mois à essayer de négocier un cessez-le-feu et l’envoyé américain Amos Hochstein était présent dans la région la semaine dernière.
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a appelé dimanche à davantage de pression sur Israël et le Hezbollah pour parvenir à un accord, qui était «en attente d’une approbation finale du gouvernement israélien».
M. Borrell s’est exprimé après avoir rencontré le premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, et le président du Parlement libanais, Nabih Berri, un allié du Hezbollah qui a servi de médiateur avec le groupe.
L’Union européenne est prête à allouer 200 millions d’euros (292 millions $ CA) pour aider l’armée libanaise, qui déploierait des forces supplémentaires dans le sud, a avancé M. Borrell.
L’accord qui se dessine ouvrirait la voie au retrait des militants du Hezbollah et des troupes israéliennes du sud du Liban en aval du fleuve Litani, conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui avait mis fin à la guerre qui avait duré un mois en 2006. Les troupes libanaises patrouilleraient dans la région, avec la présence de gardiens de la paix de l’ONU.
L’armée libanaise reflète la diversité religieuse du pays et est respectée en tant qu’institution nationale, mais elle n’a pas la capacité militaire d’imposer sa volonté au Hezbollah ou de résister à l’invasion d’Israël.
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Tia Goldenberg a réalisé le reportage depuis Tel-Aviv, en Israël.