Je croyais cette période terminée, mais encore cette semaine on m’est arrivé à la clinique avec un bébé oiseau blessé, mordu par un chat. Et il y a une dizaine de jours à peine, je voyais circuler sur Facebook des images d’oisillons trouvés dans la région et qui étaient nourris à la main. Je me suis dit que ces cas ne devaient pas être isolés et que sûrement ailleurs des humains trouvaient encore sur leur chemin ces petits êtres à plumes devenus orphelins
Il faut savoir que souvent, malgré les apparences, ces oiseaux ne sont pas aussi orphelins qu’on pourrait le croire. Pour cette raison, il est recommandé de prendre le temps de chercher le nid et d’y simplement replacer notre fugitif, sauf s’il montre des plaies, une fracture ou n’importe quel autre signe qui indiquerait qu’une visite chez le vétérinaire serait appropriée.
Il est faux de croire que les parents vont rejeter un oisillon qui a été touché par un humain parce que les oiseaux ont peu ou pas d’odorat. Les parents devraient donc repasser dans les deux heures qui suivent, en autant que nous ne soyons pas à proximité. L’observation avec des lunettes d’approche est conseillée. Les parents sont vraiment les mieux placés pour s’occuper de ce petit, c’est-à-dire pour le nourrir et lui apprendre tout ce qu’il doit savoir pour s’organiser plus tard dans la vie.
Autres solutions
Si on n’arrive pas à retrouver le nid ou que celui-ci est inaccessible, ou peut replacer notre petit protégé dans un arbre ou un arbuste à bonne hauteur. Les parents devraient continuer de venir s’en occuper. Pour maximiser ses chances, on peut le placer dans un panier de fruits ou un plat de plastique où on aura pris le temps de faire des trous pour le drainage et dans lequel on placera de l’herbe sèche ou des feuilles séchées. On fixera le tout près de l’endroit où le bébé a été trouvé. Les parents repasseront d’ici la fin de la journée. Si tel n’est pas le cas, notre oisillon est probablement vraiment un orphelin.
À partir de là, notre travail se complique. Il existe des organismes comme Le Nichoir à Hudson qui vont accepter de prendre en charge votre bébé oiseau. Je crois que cela fait partie des meilleures options pour la survie de l’oiseau puisqu’ils ont une équipe de personnes expérimentées qui s’occupe de cette marmaille abandonnée. Mais si vous souhaitez vous lancer dans l’expérience, sachez que ce n’est pas une mince tâche.
Diète appropriée
Si votre oiseau n’a pas de plumes, c’est qu’il n’est âgé que de quelques jours et qu’il devra être nourri aux heures, du lever au coucher du soleil. Qu’il devra recevoir une diète appropriée pour son espèce, ce qui n’est pas facile à déterminer lorsque l’oiseau n’a pas encore de plumes. La forme du bec peut être un bon indice pour indiquer s’il s’agit d’un insectivore, d’un granivore ou d’un frugivore.
Plusieurs recettes sont disponibles via Internet pour combler tous les besoins de notre petit rescapé. Le meilleur mélange est dans la nature et une carence est facilement induite. Il faudra le nourrir à la main avec cette préparation qu’on gardera réfrigérée, mais qu’on réchauffera à la température de la pièce au moment de lui offrir. On ne lui donnera pas d’eau qui risquerait de lui causer une pneumonie. La diète devrait contenir suffisamment d’eau pour combler ses besoins.
On verra à le manipuler au minimum, à ne pas le domestiquer, dans l’espoir d’une relâche éventuelle. Dès que notre pensionnaire volera assez pour prendre un peu d’altitude, on le relâchera pour que sa captivité soit une période brève qu’on souhaitera au minimum. Beaucoup plus d’informations sont disponibles à la clinique. Bonne chance.
Vous pouvez rejoindre mon équipe de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire et moi-même par téléphone au 450 347-7070.