Voici en intégralité le discours tenu par Michel Caron lors de son passage au Collège militaire royal de Saint-Jean le 1er décembre 2010.
1er décembre 2010
Je salue Jacques Tremblay, mon ancien associé dans Groupe Tremca, avec qui j’ai passé de merveilleuses années.
Monsieur le Maire et Préfet Gilles Dolbec,
Mesdames et Messieurs les conseillers,
Mesdames et Messieurs présidents et présidentes des organismes,
Monsieur le Président de la Chambre,
Monsieur le Président de Vie autonome Montérégie,
À vous tous, bonjour.
C’était ma fête lundi – déjà 66 ans. Que la conférence soit bonne ou mauvaise, vous n’aurez pas perdu votre temps parce que votre présence ici aujourd’hui va me donner de l’énergie pour survivre longtemps. Un vrai cadeau que vous me faites; une vraie dose d’adrénaline.
Assis comme ça on est moins nerveux, et en plus ça paraît moins que je ne suis pas grand. Même si ma voix est moins forte qu’avant, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vous adresse la parole aujourd’hui. Je suis très honoré d’avoir été invité comme conférencier, et je tiens à remercier la Chambre de commerce et Vie autonome Montérégie pour cette invitation. Je suis profondément touché de vous voir ici en si grand nombre, et je vais faire tout en mon possible pour que vous ne repartiez pas d’ici avec l’impression d’avoir perdu votre temps. J’ai beaucoup hésité avant d’accepter cette invitation parce que je ne suis pas très à l’aise de parler en public, mais surtout parce que c’est un sujet délicat avec lequel j’ai à peine un an d’expérience.
À ma dernière conférence, j’avais perdu 30 livres. Cette fois-ci, j’ai sûrement raccourci d’un pouce.
Alors, ce que j’espère accomplir ce midi, c’est simplement vous faire partager cette expérience et surtout mes réflexions personnelles depuis l’accident qui a changé ma vie.
J’ai 3 thèmes dont j’aimerais parler ce midi.
Le 1er, c’est que ce n’est pas parce qu’on est handicapé qu’on a plus de capacités, plus de projets, plus d’ambitions, et plus de fun.
Le 2e, c’est l’importance d’intégrer les personnes handicapées dans nos entreprises.
Et le 3e thème, c’est un peu plus personnel, et ça tourne autour de ce que mon accident m’a fait réaliser par rapport aux priorités dans ma vie.
Donc, mon 1er thème: c’est que ce n’est pas parce qu’on est handicapé qu’on a plus de moyens, plus de projets, plus d’ambitions, et plus de fun.
Lorsqu’on parle de voir au-delà du handicap, c’est parce qu’il y a quelque chose à voir. Pour vous expliquer mon point, je vais vous parler de moi et de la perception des gens envers moi. Et si c’est vrai pour moi, c’est probablement vrai pour bien d’autres.
Mona, pourrais-tu te lever s.v.p.?
D’après vous autres, est-ce que je suis chanceux d’avoir une si jolie et gentille femme à mes côtés? Savez-vous combien ça fait de fois qu’on me dit que je suis chanceux d’avoir Mona à mes côtés? 100 fois peut-être. Plus vous autres, un autre 700! Avant mon accident, j’ai passé 17 ans avec Mona et on ne m’a jamais dit que j’étais chanceux de l’avoir à mes côtés. C’est comme si je n’ai plus rien à lui offrir. Qu’elle est avec moi par pitié. Peut-être ai-je encore un peu de charme même si je suis dans une chaise roulante? Peut-être suis-je encore intéressant? Cet été, j’étais au Nautique et une belle fille s’est penchée pour me dire qu’elle me trouvait beau. Vous allez dire qu’elle n’avait pas de goût! Qu’elle était saoule! Mais peut-être suis-je encore séduisant. Entre vous et moi, même si je suis séduisant, je suis quand même chanceux en tabernacle d’avoir Mona. Vous allez comprendre pourquoi plus tard.
Parlons de mes autos.
Mes autos ne sont pas à vendre. Arrêtez de m’appeler pour savoir si elles le sont. La réponse est non. Ce n’est pas parce que je suis en chaise roulante que je n’ai plus d’intérêt pour les voitures. Croyez-moi, je vais trouver le moyen de m’en servir bientôt. Depuis mon accident, j’ai déjà 2 salons d’autos de visités. Mais j’ai aussi visité un salon de chaises roulantes. D’ailleurs j’en ai déjà 5. Peut-être que je commence à aimer ça.
Arrêtez aussi de m’appeler pour m’offrir du travail ou des projets.
Je ne me cherche pas de job. Je ne suis pas à la retraite. Arrêtez de vous inquiéter que je m’ennuie. J’ai encore mes entreprises, exactement comme avant. Je suis impliqué dans Tremca, maintenant devenue Armtec. Je visite mon entreprise à Gatineau tous les mois. J’en profite d’ailleurs pour saluer Denis Hébert et Alexis Loisel, nos super partenaires dans cette belle aventure. Je visite aussi mon entreprise au New Jersey tous les mois. Et j’ai même recommencé à aller en Floride visiter mes entreprises là-bas. C’est un peu compliqué de prendre l’avion mais on s’organise.
Je vais vous raconter une petite histoire qui démontre bien mon point.
Récemment je visitais mon père dans une maison de convalescence et dans la même salle que moi se trouvait une très vieille dame. Je l’ai vu prendre toute son énergie juste pour se lever debout, marcher tranquillement vers moi, et avec la main tremblante me toucher la main et me dire à l’oreille: je vais prier pour vous. Et bien je lui ai répondu que ça serait probablement préférable que moi je prie pour elle!
Mais c’est encore pire que ça. Un réflexe que plusieurs personnes ont à mon endroit, et ça doit être le cas pour d’autres personnes handicapées aussi, c’est de conclure que parce que je suis dans une chaise roulante, je suis handicapé tout partout! Vous seriez surpris du nombre de fois que je pose une question à quelqu’un et qu’on répond directement à Mona sans même me regarder. Allo! C’est quoi l’affaire! Je suis là!
Voyez-vous où je veux en venir? Parce que je suis en chaise roulante, on assume consciemment ou inconsciemment que je n’ai plus d’intérêts, de capacités, de motivations, d’ambitions. Eh bien ce n’est pas le cas, ni pour moi, ni pour les autres personnes handicapées. Vous savez, nous les handicapés, on a les mêmes capacités, moyens, ambitions, potentiel que n’importe qui. Vous ne me ferez pas dire qu’on n’est pas beau et pas fin. On a juste besoin d’un environnement adapté. On a autant à offrir que n’importe qui d’autre.
Ce qui m’amène à mon 2e thème: l’importance d’intégrer les personnes handicapées dans nos entreprises.
Avant mon accident, mon attitude envers les personnes handicapées était probablement très semblable à celle de plusieurs d’entre nous. C’est-à-dire une bonne attitude dans son ensemble, mais ce n’était pas quelque chose auquel j’avais longuement réfléchi. Évidemment, je ne stationnais jamais dans les espaces réservés aux handicapés. D’ailleurs, ça me fâchait quand quelqu’un le faisait. Je disais que c’était la meilleure façon de tomber handicapé. Devant un ascenseur, j’étais poli et laissais toujours passer une personne en chaise roulante ou en béquilles en premier.
J’offrais mon aide quand je pouvais aider. J’étais aussi un des meilleurs vendeurs de billets pour le brunch des personnes handicapées. Merci d’ailleurs à tous ceux et celles qui achètent des billets année après année. Si vous me le permettez, je vais encore en vendre l’année prochaine. Je donnais aussi de l’argent à l’occasion. Mais j’étais aussi coupable des mêmes affaires que je reproche à plusieurs aujourd’hui. Je pensais qu’un gars en chaise roulante voulait dire qu’il était malheureux, sans ressources. Quand j’en rencontrais un dynamique, je restais surpris.
Croyez-moi, j’ai réalisé aujourd’hui que la majorité le sont. J’en faisais tellement peu dans le fond que dans ma propre entreprise à Iberville, je n’avais même pas de rampe d’handicapé et ni même de stationnement réservé. Et je n’employais aucune personne handicapée. Pas parce que je ne voulais pas le faire, mais parce que ça ne m’avait jamais passé par la tête.
C’est déjà assez difficile d’avoir un handicap, et je suis bien placé pour vous le confirmer, si en plus on ne réussit pas à se trouver un emploi, ça peut devenir plate en christ. Parce que pour une personne, qu’elle soit handicapée ou non, un emploi c’est ce qui a de plus important. C’est avec ça qu’on se réalise, qu’on se valorise. Le travail, c’est la vie.
Quand je vous demande de faire des efforts et d’engager une personne handicapée, ce n’est pas la charité que je vous demande. Ce n’est pas aux personnes handicapées que je pense rendre service, c’est à vous!
Les personnes handicapées ont beaucoup à offrir à un employeur. Je dirais que souvent on a même plus à offrir qu’une personne sans handicap. Parce que notre handicap nous force à voir la vie différemment, à s’organiser différemment, à devenir plus créatifs, à penser différemment. Tous les experts s’entendent sur l’importance de la diversité dans une équipe. Comment c’est important pour une entreprise d’avoir des gens avec des backgrounds, avec des expériences différentes.
Et ce n’est pas tout. Tout ce qu’on entend aujourd’hui c’est combien difficile que c’est de trouver du bon monde. Tous les employeurs seront d’accord avec moi pour dire que c’est de plus en plus difficile de trouver du personnel compétent, loyal, créatif, fiable. Eh bien, ne serait-ce pas temps de regarder du côté des personnes handicapées un peu plus? Qu’est-ce qu’on attend? En tout cas, moi j’ai commencé: on est en train d’en engager un dans mon entreprise en Floride. Et j’ai une rampe d’handicapé à Iberville et à Gatineau. Les deux plus belles rampes au monde, et aussi un beau stationnement réservé.
Ceci étant dit, il y a toujours deux côtés à une médaille.
Les handicapés aussi ont leur job à faire. Là maintenant qu’il y a des entreprises prêtes à vous engager. Allez au moins cogner aux portes des entreprises. Ils n’iront pas vous chercher chez vous. Ne soyez pas surpris de voir beaucoup de chaises roulantes se promener dans les rues de Saint-Jean la semaine prochaine.
Moi, je suis chanceux, j’ai une job. Je m’en suis trouvé une tout de suite. Pour vous dire la vérité, c’est la même que j’avais avant. Mais ce n’est pas le cas pour toutes les personnes handicapées. Alors mesdames et messieurs en affaires: pourquoi ne pas engager une personne handicapée? Je pense sincèrement que plus souvent qu’autrement, c’est simplement parce qu’on n’y a pas pensé. Malheureusement, c’est probablement aussi peut-être parce qu’on a des préjugés, consciemment ou inconsciemment. On a de la difficulté à voir au-delà du handicap. Alors, je vous dis: pensons-y, regardons comment on peut mieux intégrer ces individus.
Des fois, tout ce que ça prend pour changer une vie, c’est d’avoir une chance de montrer ce qu’on peut faire. Le concept de donner une chance à quelqu’un s’applique à plein de situations, je ne parle pas juste des personnes handicapées. Je suis l’exemple parfait d’un gars qui a eu une chance. Quand je suis parti en affaires à la fin des années 70, cinq gars m’ont fait confiance en endossant un prêt à la banque. D’ailleurs, j’en ai salué quelques-uns plus tôt. Merci les gars. Voyez ce que ç’a donné! C’est sûr qu’il faut savoir saisir sa chance, mais pour la saisir il faut que quelqu’un t’en donne une chance. C’est un peu comme ça avec les personnes handicapées. Plusieurs ont tellement à offrir. Ils ont juste besoin d’une chance de le prouver.
Finalement, mon 3e thème, comme j’ai mentionné plus tôt, est un peu plus personnel, et ça tourne autour de ce que mon accident m’a fait réaliser par rapport aux priorités dans ma vie.
Tout est une question de perspective. Est-ce que c’est facile ma situation? Bien sûr que non. En plus de perdre l’usage de mes jambes et de mes bras, j’ai perdu mon père le mois passé, un de mes associés au New Jersey, et un de mes chiens tout récemment (Raoule c’était une fille). Y en aura pas de facile comme on dit. Mais j’ai un choix à faire. C’est quoi que je veux laisser comme héritage? C’est bien connu dans l’entreprise familiale, que mes fils s’occupent des revenus, et moi des dépenses. Donc, puisque je vais peut-être dépenser tout mon argent, j’ai pensé leur laisser autre chose en héritage: un vieux bonhomme heureux en chaise roulante. Comme ça, quand ils ont une moins bonne journée, ils n’auront qu’à penser à moi.
Vous savez, je suis très chanceux dans ma malchance. Je suis encore en vie. Je n’ai rien eu au cerveau. J’ai les moyens financiers pour bien m’organiser. Et j’ai beaucoup de gens autour de moi qui m’aiment et qui sont là pour m’aider. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas pour les gens dans ma condition. Et le manque de ressources, financières ou humaines, peut souvent compliquer des situations qui sont déjà très difficiles. À l’institut de Réadaptation de Montréal (IRM), j’ai vu des patients qui retardaient leur congé parce qu’ils n’avaient pas d’argent, et pas de loyer.
Alors je suis chanceux. Et quand quelque chose comme ça nous arrive, on ne peut que se remettre en question et se poser des grandes questions. Moi, mon accident m’a permis entre autres de réaliser davantage quelle merveilleuse famille que j’ai. Cinq beaux petits enfants, dont trois que je vois maintenant souvent, qui sont ici aujourd’hui. Une chose est certaine, j’en profitais pas assez. J’avais d’autres priorités. J’étais trop occupé pour le réaliser, pour le voir. Des fois vous savez, on se crée des besoins, on s’imagine que ça prend toute sorte d’affaires pour être heureux.
Et un jour, on réalise que c’est bien plus simple que ça, qu’on a compliqué ça pour rien. Que le bonheur dans le fond, c’est dans les petites choses. Mais aussi dans les beaux chars! D’ailleurs, j’ai l’intention d’aller voir les frères Rondeau pour m’acheter une belle Fiat couleur rouge Ferrari, avec l’intérieur rouge aussi.
Vous savez, j’ai été 65 ans à dealer avec un christ de fou. Finalement je suis venu à bout de l’attraper. Y a perdu ses jambes et ses bras, mais pas sa tête. C’est encore un christ de fou, mais il est plus facile à contrôler. Et y commence à réaliser des choses.
Conclusion: Il y une chose que je tiens à dire avant de conclure, c’est qu’aujourd’hui je vous ai parlé de mon expérience, mais que des histoires de courage, de persévérance, de détermination, il y en a de bien plus impressionnantes que la mienne. Vous n’avez qu’à regarder autour de vous. Je tiens à souligner ce courage et cette détermination que plusieurs dans une situation semblable ou plus difficile que la mienne ont su démontrer.
Des exemples y en a plein, même chez nous. Des gens comme Jean-Paul Normandin, et bien d’autres. Des gens qui ont su réussir très bien en affaires. Des gens qui ont réussi à garder le moral bien haut. Des gens qui ont accepté leur situation et font de leur mieux tous les jours. Souvent avec des moyens bien plus modestes que les miens. Ce sont eux les vrais champions.
Je terminerai par des remerciements.
Je ne pourrai nommer tous ceux et celles qui m’ont supporté et qui me supportent encore par leur amour, leur soutien, et leur présence. J’aurais trop peur d’en oublier. Mais vous savez qui vous êtes et je vous remercie sincèrement. Mais je dois quand même souligner certaines personnes:
Mona, ma conjointe, merci pour tout. Je suis très heureux que tu sois dans ma vie. Sans toi je ne serais pas ici aujourd’hui. C’est mon ange. Elle fait tout ce que je ne peux pas faire. Elle me fait manger et boire. Elle m’habille pour aller dehors. Elle me parle et m’écoute. Elle me déshabille, me couche. Elle se réveille la nuit pour me tourner. Elle conduit même des journées complètes pour m’amener à mon usine au New Jersey. Elle me gratte même le nez!
Claire, la maman de mes deux fils, qui je sais est tellement triste de ne pas être ici aujourd’hui, car elle est dans un voyage qui est organisé depuis longtemps.
Éric et Hugues, mes deux garçons. Moins de 36 heures après mon accident, mes 2 garçons et leurs épouses, Sylvie et Caterina, étaient déjà à mes côtés. Je n’aurais pas survécu sans eux avec cette gang d’Italiens et un carcan dans le cou. Mes premiers mots ont été: sortez-moi d’icit avant que je meure! Et là, mes deux gars sont devenus des avocats: ils négociaient avec le médecin pour me faire sortir, et ils négociaient avec moi pour me faire patienter. 10 jours plus tard, j’étais dans un avion. Je suis chanceux, je vous l’ai dit: j’ai deux gars intelligents et travaillants. C’est fort quand même la génétique! Ils s’occupaient déjà très bien des entreprises avant mon accident, c’est juste encore plus vrai aujourd’hui. Et si je mourais, les entreprises ne s’en apercevraient même pas. Comme je l’ai dit des centaines de fois à mes amis, c’est le plus beau cadeau que j’ai reçu du Bon Dieu.
Sylvie, ma belle-fille, merci pour tout, et spécialement pour ton implication au moment où j’étais le plus dans le trouble, c’est-à-dire les premiers mois. Je sais d’Éric qu’en Italie, c’est toi qui as fait la différence. Sans parler de tout le travail de préparation que tu as fait pour ma première sortie à la maison, etc.
Mes petits-enfants Alexandre, Katherine, Gabrielle, Michael et Sophia que j’adore. Alex, Katherine et Gaby, levez-vous debout s.v.p. Merci pour vos visites fréquentes. Quand je vous vois arriver, ça me vire à l’envers. Je vous vois devenir des beaux adultes. Il y a eu moi, ensuite les choses se sont améliorées avec Éric et Hugues, et elles vont encore s’améliorer avec votre génération.
Billy et Myriam qui étaient avec moi au moment de l’accident – ils m’ont sûrement sauvé la vie.
June, celui qui s’occupe de moi tous les matins, mon secrétaire. We are doing so much together. Thank you so much June.
Jean, mon chauffeur, mon mécanicien, mon ingénieur, mon ingénieux, merci.
Claudette mon adjointe administrative, merci beaucoup.
Francois Jovin et son équipe de physiothérapeutes, merci.
Sonia mon esthéticienne, merci.
Mes frères et mes sœurs, ma belle-sœur Nicole. Merci Jacques, Francine, Nicole.
La gang de Tremca. Merci pour vos accueils si chaleureux. Vous êtes fantastiques.
Un merci spécial à mon ami et médecin, Luc Ouimet.
Merci aussi et félicitations au personnel du CLSC – j’espère qu’il y en a ici dans la salle.
Merci à vous tous ici aujourd’hui – vous êtes plus de 700, ça me touche beaucoup. Vous n’aurez pas perdu votre temps ce midi car vous m’avez donné une grande dose d’encouragement pour le futur.
Et je m’en voudrais de ne pas souligner aussi le travail de tous les aidants, tous ceux qui aident une personne handicapée. Ce n’est pas facile d’être une personne handicapée. C’est encore moins facile pour ceux qui nous aident. Parlez-en à Mona!
Plusieurs se demandent comment j’ai fait pour ne pas sombrer dans le découragement. Et bien c’est en partie la faute de plusieurs d’entre vous. Entre autres: Les Baillargeon, Beaudin, Courville, Frégeau, Roy, Beaudry, Beauregard, Breton, Dorais, Doucet, Galipeau, Gaudette, Huet, Lange, Laguë, Paré, Pétrone, Rajotte, Rathé, Paradis, Rioux… Et je pourrais continuer longtemps.
Vous ne m’avez jamais donné 2 minutes de répit pour me permettre de tomber découragé. Pas 2 pouces pour devenir déprimé. Pas une journée ne passe sans avoir de la visite de ma famille ou de mes amis. Des encouragements continuels. Des soupers au restaurant. Noël, jour de l’An, les fêtes toujours en famille. Bonjour Michel, lâche pas Michel, tu t’améliores Michel, t’es beau Michel (je vais finir par croire que c’est vrai!), tu fais des progrès Michel, ça s’en vient Michel, on est là pour toi Michel. Comment voulez-vous que je tombe dépressif? Vous ne m’avez pas laissé la chance! Alors ma réussite, c’est vous autres. Et pour ça je vous en remercie.
Je suis assez intelligent pour savoir que la bataille n’est pas gagnée. Que le défi est grand. Mais il semble que notre ami en haut nous envoie seulement les défis qu’on est capable de relever. Je trouve qu’il a toute une estime de mes capacités. Il aurait pu se garder une petite gêne.
Merci encore.
Bonne fin de repas et bon après-midi.
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920, boul. d’Iberville
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