La maison des Vosburgh-Senkerik à Venise-en-Québec ne manque pas d’animation. Une grand-maman, deux parents, trois enfants et deux gros chiens de bonne taille y cohabitent. Mais, depuis février 2012, la maison est aussi devenue un refuge temporaire pour 46 chiens et chats que la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux de la Montérégie (SPCA) lui a confiés.
La famille a d’abord reçu deux chatons de six semaines, trop jeunes pour être sevrés. Le charme a opéré, et la porte est restée ouverte aux animaux en mal de soins. «Actuellement, nous abritons un chiot, une chatte et son chaton de deux semaines né à la SPCA, ainsi qu’un chaton persan de sept mois qui a été retrouvé dans le bois et que j’espère garder.»
Mme Vosburgh ne se contente pas de garder les animaux, elle s’intéresse aussi à leur réadaptation: «Le petit chien, je le dresse à la marche, et je lui montre que les gens sont bons. Comme cela, il pourra être adopté de façon permanente», espère-t-elle.
Drake, le traumatisé
Elle se souvient d’un Labernois, Drake, terrifié par les gens. Il avait aussi la phobie des véhicules, mordait quand on touchait à son collier et se croyait l’unique propriétaire des jouets de la maison. Deux semaines plus tard, quand l’animal les a quittés, il était apaisé. «Je ne dirais pas qu’il était complètement guéri, mais quand il est parti, il restait à le rééduquer encore un peu sur la question des jouets, et la nouvelle famille était à l’aise de travailler avec lui», résume Mme Vosburgh.
Selon la mère de famille, cette nouvelle vocation familiale a enrichi l’expérience des enfants, Mckenzie, 8 ans, Asa, 6 ans et Mariah, 4 ans. «Cela a développé leur sens de la compassion, et ils ont même inventé des jeux où ils sauvent des animaux», relate-t-elle fièrement. Et quand la famille renvoie les animaux à la SPCA, c’est sans regret: «Nous les aimons tous. Mais dans notre tête, ce qu’on aime, c’est aider l’animal», confie Jeannie Vosburgh.
Pas d’euthanasie à la SPCA
Dans le Haut-Richelieu, une quinzaine de ces familles d’accueil pallient le manque de ressources de la SPCA, l’un des plus gros refuges au Québec qui ne pratique pas l’euthanasie des animaux recueillis. Quand sa directrice, Linda Robertson, a ouvert l’établissement en 1989, elle s’est opposée à cette pratique, jugeant trop difficile de prendre soin d’un animal pour ensuite le tuer.
Aux Services animaliers AMR, que la ville de St-Jean a mandatés pour récupérer les animaux errants, Cristina Williamson assure qu’on ne pratique pas l’euthanasie non plus. L’organisme s’apprête lui aussi à former des familles pour les chatons non sevrés.
Pour lire la suite de cet article et le texte Anges gardiens pour animaux, consultez Le Richelieu ou son édition virtuelle.