Une pièce unique de Jean Cartier

L’avantage certain de côtoyer des connaisseurs dans certains domaines bien précis des antiquités et des objets de collection québécois, c’est la découverte de temps à autre de spécimens que tous croyaient inexistants.

Jean Cartier, le plus grand représentant johannais parmi les artisans de la céramique québécoise, s’est fait connaître en signant ses pièces de la même façon du tout début des années 1950 jusqu’à son décès, en 1996.

Or voici qu’une pièce très caractéristique de sa production de jeunesse fut présentée lors d’un encan de l’Association des collectionneurs de céramique du Québec tenu à l’occasion d’une réunion de l’organisme.

Signature

Tous reconnaissent aisément son décor à l’esthétisme géométrique modern style 1925. Toutefois la signature de l’artiste, habituellement gravée sous la pièce, n’est pas sa marque connue. Il a signé Jean Cartier, ce qui pose de nombreuses questions pour les chercheurs et amoureux de son œuvre.

Il y a peu de réponses aux questions que peut soulever une telle signature. Il s’agit vraisemblablement de sa marque personnelle alors qu’il étudiait à l’École du meuble avant 1949.

On retrouve couramment des pièces signées de l’artiste avec le seul mot Cartier, la partie supérieure de la lettre C allant jusqu’au T afin d’en faire la barre horizontale. Il n’est pas rare de retrouver de ces objets décoratifs portant une date et jamais n’a-t-on pu voir, à partir du tout début des années 1950, une autre signature que celle du simple mot Cartier. Et voilà qui est tout à fait normal, les artistes ne s’amusant habituellement pas à changer leur signature apposée sur les œuvres destinées au marché de l’art.

Très rare

Nous devons donc considérer cette pièce (faite de terre rouge, comme les pièces de Cartier les plus anciennes), d’une très grande rareté et donc, il faut bien en arriver là, d’une très grande valeur marchande.

Bien sûr, il sera très intéressant d’avoir la chance d’examiner des œuvres encore entre les mains des membres de la famille, pièces qui ne sont peut-être jamais apparues sur le marché. Tout le monde sait bien qu’une pièce unique est déjà en soi une rareté, imaginez une signature de l’artiste portée par une ou quelques pièces seulement.

Dans le marché de la céramique québécoise actuel, seulement une vingtaine d’artistes continuent leur constante progression aux plans de l’intérêt et de la valeur marchande de leurs créations et beaucoup de connaisseurs n’hésitent pas à affirmer que Jean Cartier est un des premiers sur la liste.

À titre d’exemple, la pièce qui fait le sujet de ma chronique cette semaine pourrait très bien se retrouver chez un antiquaire spécialisé à un prix tournant autour des 500$. C’est un bon investissement pour une petite assiette qui s’est vendue à moins de 20$ il y a 60 ans.