Le pont Jacques-Cartier a été inauguré le 24 mai 1930. Dès 1926, plusieurs expropriations déciment le quartier Sainte-Marie. Toutefois, un propriétaire s’entête. Hector Barsalou refuse de céder son bâtiment.
Le pont suivra donc une courbe prononcée. On l’appelle déjà «le pont croche». Tous les gens impliqués dans cette histoire sont disparus, mais nous vivons au quotidien les inconvénients. Combien de gens sont morts à cause de cette courbe? Réponse: trop. On doit apprendre des erreurs passées.
Revenons à Saint-Jean-sur-Richelieu. Notre nouveau pont aura à ses deux extrémités des courbes puisqu’il n’est pas aligné au tissu urbain existant, ce qui ne veut pas dire qu’à son inauguration, il va être moins efficace que le pont actuel.
Prévoyez un embouteillage monstre! Ceux qui connaissent l’histoire savent qu’un pont privé fort utile traversait la rivière un peu plus loin en aval. Ce pont prolongeait des rues en lignes droites tant sur la rive gauche que sur la droite.
Je crois qu’il est tout à fait logique de faire usage du même axe pour assurer une efficacité optimale. Un des arguments de la Ville sous le règne précédent était qu’il en coûterait trop cher de transférer les câbles et les infrastructures techniques qui passent sous le vieux pont vers la nouvelle structure si elle était trop distante.
Selon moi, en gardant tout ça sous le vieux pont, il n’en coûterait rien. L’argent prévu pour démolir le vieux pont pourrait servir à son entretien et à sa promotion. Plusieurs diront que garder le vieux pont serait ridicule en raison des coûts liés à son entretien.
J’invite ceux qui pensent ainsi à consulter la page Facebook: nouveaupontvieuxsaintjean. Si on en faisait une attraction unique en Amérique du Nord, un pont boutique comme le Ponte Vecchio, à Florence, ça générerait des revenus qui permettraient d’entretenir ce lien historique et important pour la ville élargie.
On ne doit pas construire un pont parce qu’il le faut, de dire le gouvernement actuel, mais bien pour assurer un lien durable et évolutif entre deux rives qui ne demandent qu’à se développer.
Rappelons-nous que nous ne sommes pas éternels et qu’il serait dommage que dans 100 ans, on utilise Saint-Jean-sur-Richelieu comme exemple à ne pas faire. Je souhaite que le pont Jacques-Cartier soit le seul exemple québécois du manque de vision et de respect pour les générations à venir.
Serge Caron,
Saint-Jean-sur-Richelieu
