Le Centre des aînés Johannais proposait en février une série de cours sur la tablette iPad. L’atelier fut tellement populaire que l’expérience sera répétée. Car la génération qui a vu défiler la carte perforée, le télex et autres curiosités se jette sur les nouveautés informatiques. Mais elle doit retourner sur les bancs d’école pour se les approprier.
«L’ordinateur, c’est passé de mode, maintenant c’est au tour de la tablette. Il reste encore 27 noms sur la liste d’attente, et on reçoit des appels tous les jours», expose Estelle Deschênes, gestionnaire du Centre.
Même si elle utilise sans problème sa tablette pour lire et écouter de la musique, Nicole Desroches, 68 ans, a eu besoin des conseils patients de son beau-frère pour venir à bout du traitement des images. «On est restés une heure et demie au téléphone pour exécuter le transfert de mes photos», avoue-t-elle. Elle s’est donc inscrite pour la prochaine session.
Depuis belle lurette, l’informatique est entrée dans sa vie, pour y rester. La sexagénaire a peine à se rappeler du temps révolu de la machine à écrire. Mais il lui revient que ce fut une époque où la maîtrise du doigté était surtout une affaire de femmes. Puis ce fut le passage à la machine électrique, dite «à boules». «J’ai appris facilement mais, même s’il n’y en avait plus, on était portés à actionner le levier de retour pour ramener le chariot en début de ligne», se rappelle-t-elle, sourire en coin. L’arrivée de l’ordinateur ne s’est pas faite sans anicroche non plus. «Des fois, tu avais travaillé deux heures, mais tu avais oublié d’enregistrer ton document et tu le perdais au complet», évoque-t-elle.
Internet petite vitesse
Celui qui distille des notions d’informatique chez les aînés depuis six ans maintenant, Réjean Larouche, a lui aussi connu l’informatique assez tard dans sa vie. «En 1997-1998, c’est rentré à la maison chez moi.» Le professeur de 67 ans évoque sa première connexion Internet, sur ligne téléphonique: «Il y avait trois vitesses: lent, très lent et arrêté. C’était tellement rudimentaire, il n’y avait pas d’images sur les sites», soutient-il.
La tablette en voyage
L’arrivée de la tablette électronique est une bénédiction pour Nicole Desroches, qui a glissé la sienne dans ses bagages lors de son dernier séjour en Thaïlande. «Je pense que toutes les personnes âgées devraient en avoir une. Moi, j’ai 6500 livres électroniques en stock. En vacances, je n’arrivais pas à lire les deux que j’avais commencés. Je m’en suis rapidement trouvé un bon. Ma tablette, je ne m’en passerais plus», avoue-t-elle.
Son professeur est du même avis. «Le soir, en voyage, on prépare la journée du lendemain: le trajet, les restos, les réservations, et on peut lire un peu sur les sites qu’on s’apprête à visiter», estime-t-il. Mais l’apprentissage reste important: «La tablette, c’est un ordinateur. Il y a des choses faciles, et il y en a des différentes, il faut les apprendre», conclut-il.