Le président de l’entreprise johannaise NanoMed, Joseph Khoury, n’est pas seulement féru de technologie. Au cours de ses voyages, il s’est fait collectionneur d’œuvres d’art. Si elles n’ont pour lui «aucune valeur marchande», chacune d’elles est attachée à une histoire, un fait vécu.
Dans l’entrée de son logis, deux visages graves, ceux d’un homme et d’une femme, accueillent le visiteur. Pour M. Khoury, ils représentent la tristesse des Africains, auxquels il rend d’ailleurs hommage: «Ils sont d’une générosité absolue. Ils n’ont rien, mais ils ont la paix», expose-t-il. Plus tard, il attire notre attention sur des sculptures qu’un artiste gabonais a taillées dans la pierre sous ses yeux.
De la Chine, il a conservé des travaux de finesse, dont une pièce illustrant l’aurore, taillée dans le liège, et qui lui a été offerte par un Chinois «qui parlait impeccablement français», assure-t-il. Il conserve aussi avec bonheur des peintures dont l’une représente un poisson qu’un artiste a exécuté à sa demande.
Sur une étagère, un souvenir de Russie, des matriochkas, poupées gigognes taillées et peintes avec art dans un immense atelier qu’il a visité à Saint-Pétersbourg. «Ces neuf pièces sont vivantes et elles représentent toute une famille», résume le collectionneur.
Mais il conserve aussi des pièces d’Amérique. Il est particulièrement fier d’un cheval de bronze, symbole d’honnêteté et d’engagement selon lui, et qui lui a été offert par un groupe d’Américains. «Je n’ai jamais été député, jamais ministre, alors j’ai le droit d’accepter des cadeaux», affirme-t-il en plaisantant.
M. Khoury n’a pas les yeux tournés vers le passé pour autant. «J’ai hâte de vivre mon avenir. Le monde entier parlera bientôt de la carbonothérapie nanotechnologique pour le traitement du cancer. Ça, c’est mon défi à vie», lance-t-il en parlant des recherches exécutées par son entreprise. «C’est pour répondre à ceux qui souffrent dans le silence», confie-t-il, faisant allusion à ses deux sœurs qui sont décédées de cette maladie.
