Des citoyens de Saint-Jean-sur-Richelieu demandent à la Ville de réclamer un moratoire sur l’installation des nouveaux compteurs d’Hydro-Québec. Ils craignent les impacts des émissions de radiofréquences générées par ces nouveaux compteurs.
La semaine dernière, les résidents de la région ont commencé à recevoir un avis de la société d’État annonçant l’installation prochaine de nouveaux compteurs d’électricité. Ces appareils de nouvelle génération permettront d’enregistrer en continu la consommation d’un client. Un peu plus d’une fois par minute, le compteur enverra un signal donnant la lecture de la consommation.
Michel Fournier craint les impacts de ce signal radio sur la santé. Dès que la société d’État a lancé ce projet, il y a plus d’un, il a commencé à s’y intéresser et à recueillir de l’information sur le sujet. L’an dernier, il avait rencontré le président du comité environnemental de la Ville, l’ex-conseiller Alain Paradis. Plus récemment, il a rencontré. Le nouveau président du comité, le conseiller Ian Langlois.
M. Fournier a réuni un groupe de citoyens pour soutenir le dossier. Pour l’heure, ils ne sont que quelques-uns, admet-il. Il tente cependant de soulever un mouvement plus important comme on en retrouve ailleurs, notamment à Longueuil et à Sutton. Une trentaine de municipalités ont demandé l’imposition d’un moratoire sur le déploiement de ce type d’équipement. Il demande à la Ville de Saint-Jean d’emboîter le pas.
Doutes
M. Fournier fournit une abondante documentation qui soulève des doutes sur la sécurité des émissions électromagnétiques non seulement des compteurs d’Hydro, mais aussi d’autres appareils et notamment de tours de télécommunication. Il convient que les émissions d’un seul compteur peuvent être faibles, mais le projet d’Hydro-Québec est d’en installer un à chaque porte.
M. Fournier souhaite sensibiliser les citoyens et les mobiliser. Il invite les intéressés à le contacter à l’adresse courriel saintjeansurrichelieurefuse@gmail.com. Enfin, il juge abusifs les frais imposés par Hydro pour garder un compteur électromécanique. Ces frais sont de 98$ pour l’installation et de 206$ par année pour la relève du compteur, soit 17,17$ par mois.
Chez Hydro-Québec, on voit le dossier d’un tout autre œil. Un porte-parole, Patrice Lavoie, affirme que les émissions des nouveaux compteurs sont 120 000 fois inférieures aux normes de Santé Canada. Le compteur émet un signal de 60 millisecondes près de 1500 fois par un jour, pour une durée totale d’émissions d’une minute et demie par jour.
Avis
M. Lavoie note qu’Hydro-Québec a répondu à quelque 900 questions sur ce sujet lors des 19 jours d’audiences de la Régie de l’énergie. Aucune étude n’a conclu que ces compteurs représentaient un danger pour la santé. Il cite la Direction de la santé publique du Québec et l’Organisation mondiale de la santé.
Les émissions des nouveaux compteurs sont inférieures à celles des fours à micro-ondes, des téléphones sans fil, des téléphones cellulaires, des ordinateurs portables, des consoles de jeux et même de certains modèles de moniteurs pour bébés, fait valoir notre interlocuteur.
M. Lavoie déplore qu’un très faible nombre de citoyens ne croient pas les avis des organismes de santé, créant ainsi un climat d’incertitude dans la population. Malgré tout, sur 1,35 million de compteurs installés à ce jour, seulement 5200 citoyens ont exercé l’option de retrait. D’ailleurs, en raison de ce faible nombre, les frais exigés pourraient être revus à la baisse. Enfin, notre interlocuteur souligne qu’Hydro n’est pas soumise au pouvoir des municipalités.
Notons que mardi, la Société royale du Canada a émis un avis sur les nouvelles normes proposées par Santé Canada. Elle n’a pu recenser d’étude démontrant clairement un impact sur la santé. Elle recommande tout de même de poursuivre les recherches notamment sur les effets possibles des radios-fréquences sur le cancer et sur l’Hypersensibilité aux champs électromagnétiques.
