La vie de Martin Salois, un résident de Saint-Jean-sur-Richelieu, a complètement basculé le 17 novembre, après avoir reçu un diagnostic de cancer du poumon de grade 4. Une collecte de fonds a été lancée sur le site GoFundMe pour permettre à l’homme qui est actuellement pompier à Montréal de recevoir un traitement offert en Allemagne qui lui permettrait d’allonger son espérance de vie.
À la mi-novembre, le pompier, qui a déjà travaillé au Service des incendies de Chambly, se présente à l’urgence pour des douleurs au ventre. Après investigation, les médecins découvrent qu’il s’agit plutôt d’un cancer du poumon.
Une mauvaise nouvelle n’attend pas l’autre pour l’homme de 48 ans, puisque les médecins découvrent aussi des métastases au cerveau, aux ganglions et à l’abdomen, quelques jours plus tard.
Se serrer les coudes
«Martin c’est un gars qui s’entraîne, qui mange bien et qui fait attention à sa santé, décrit le président du Syndicat des pompiers de Chambly et ami, François Rochette. Quand il m’a appris la nouvelle, il m’a dit qu’il avait commencé à mettre en vente sa moto et différents objets pour arriver à se payer les traitements en Allemagne.»
Les traitements proposés par le Dr Thomas Vogl intéressent de plus en plus les Québécois. Il propose une chimio-embolisation, qui permettrait de réduire les tumeurs de M. Salois. Dispendieux, les traitements allemands peuvent coûter jusqu’à 25 000$ chacun.
En moins d’une semaine, les internautes ont donné 32 780$. Cette générosité encourage M. Rochette, l’initiateur de cette collecte de fonds, qui souhaite réussir à cumuler une somme de 250 000$, pour le papa d’un garçon de 8 ans.
«Je suis complètement assommé! Des pompiers et des citoyens de partout ont donné à la campagne. Ça me remonte le moral de voir tous ces appuis», confie le patient.
Cancer professionnel
Malheureusement, M. Salois n’est pas le seul pompier à être touché par un cancer professionnel.
Depuis avril dernier, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) reconnaît sept cancers comme maladie professionnelle dans ce corps de métier. Le pompier doit avoir un certain nombre d’années minimales d’exposition pour que la maladie soit reconnue.
«Nous sommes derrière les pays scandinaves en matière de prévention. Avec le temps, la réduction de l’exposition et le nettoyage de l’habit de combat deviendront essentiels dans le métier», indique M. Rochette.
Ce dernier explique qu’avec les changements de matériaux de construction des maisons et du mobilier, plusieurs toxines se retrouvent dans la fumée et déclenchent les cellules cancéreuses. Elles sont absorbées par le corps, par le nez, mais aussi par la peau.
«On le voit seulement à la couleur de la fumée. Avant, elle était jaune, blanche, alors qu’elle est maintenant noire», décrit-il.
Selon l’International Association of Firefighters, 63% des pompiers développeront un cancer au cours de leur vie.
Rens.: www.ca.gofundme.com/martinfiremencancerfund
Les sept cancers reconnus par la CNESST pour les pompiers
Rein (après 20 ans)
Vessie (après 20 ans)
Larynx (après 15 ans, le pompier doit être non-fumeur depuis 10 ans)
Poumon causé par l’amiante (pas de durée d’exposition)
Poumon* autre cause (après 15 ans)
Myélome multiple (après 15 ans)
Lymphome non hodgkinien (après 20 ans)
Mésothéliome pulmonaire (pas de durée d’exposition)
(Source: Syndicat des pompiers et pompières du Québec)