Partir à l’aventure: C’est la fin d’une aventure inoubliable

C’est à des milliers de pieds dans les airs que je vous écris cette dernière chronique. Après dix mois dans mes bagages, je rentre à la maison. En avion.

Je suis heureuse de retrouver mon Québec, celui où tout est si facile. On se plaint trop souvent le ventre plein. Quand votre principal sujet de discussion est le dernier échange du Canadien, c’est que la vie n’est pas si mal.
Je suis encore plus contente de retrouver ma famille et plus spécialement mes deux petits neveux que j’ai vu grandir, dernièrement, par le biais de photos. Leur énergie me manque. Leur sourire me manque.
Pourtant, la nostalgie me gagne en ce moment. En écrivant ces lignes, je réalise que je mets le point final à mon rêve. Oh, il y en aura d’autres voyages, d’autres aventures. Je le sais bien.
Mais celui-ci avait quelque chose d’important.

Grandir
Quand je suis partie, j’avais le moral à zéro. J’étais lasse de ma routine quotidienne. Mon équilibre de vie était malsain. J’avais besoin de me retrouver, de remettre le compteur à zéro. De vivre et d’apprendre.
On dit que les voyages font grandir. C’est vrai. Depuis septembre, j’ai beaucoup appris. J’ai appris à naviguer sur des voiliers, à lire le vent et les nuages, les cartes marines et même les étoiles.
J’ai appris qu’il existe encore des endroits dans le monde où les gens n’ont pas peur de l’étranger, où au contraire ils l’accueillent à bras ouverts en échange de quelques histoires et d’un bout de pain.
J’ai aussi appris qu’on peut vivre près d’une année avec seulement quatre chandails et trois paires de culottes courtes. Mon portefeuille te dit merci Jeff pour cette leçon de vie.
Mais surtout, j’ai appris que la planète est magnifique et qu’elle mérite qu’on la protège. Quand j’ai vu ces orques chasser, ces dauphins jouer à la proue du bateau ou encore ces montagnes surgir à l’horizon après 17 jours en mer, j’ai compris l’importance de chaque geste pour protéger le monde dans lequel on vit.

Repartir
Je ne sais pas si je tenterai à nouveau l’expérience d’un aussi long voyage. J’en doute. J’ai maintenant une envie de stabilité et de confort dont je suis la première surprise. Et surtout, j’ai envie d’être sur la terre ferme.
C’est la même chose pour Jeff qui a confirmé par le biais de cette expérience que son cœur penchera toujours pour les montagnes de son Colorado natal avant de se tourner vers le bleu des océans.
C’est devenu très clair pour lui au milieu de l’archipel des Tuamotu alors qu’il n’avait que des bancs de coraux pour s’amuser. Il en faisait presque pitié!
Ceci dit, nous sommes fiers de ce que nous avons accompli pendant ce voyage. Bien sûr nous aurions souhaité voir davantage de pays, mais il fallait conjuguer avec l’horaire des bateaux qui nous ont accueillis.
Nous avons tout de même accompli nos deux rêves principaux: traverser un océan (Jeff) et nager dans les eaux claires de la Polynésie française (moi).

La suite
Alors, quelle sera la suite? Jeff retourne au Colorado où l’attend un emploi. Il songe parallèlement à joindre les services de garde-côtes américains et à passer l’examen requis pour obtenir sa licence de capitaine.
Pour ma part, mon vol atterrira au Québec dans sept heures. Le reste m’est inconnu. Il me faudra trouver un emploi et un appartement, c’est bien évident. C’est le retour à la réalité, à la vraie vie.
Et ça me fait plaisir.

N.B. Depuis le moment où j’ai écrit ces lignes, plusieurs événements se sont produits dans ma vie. Jeff est déménagé au Vermont et je suis maintenant à l’emploi de la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu. Ah oui, et on planifie notre prochain départ!

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